samedi 27 décembre 2014

Tranche de coffre aux trésors (3)

Sept mois déjà que le coffre à Marie est bien scellé; toujours impossible d'y pénétrer mais tout-aussi impossible de le cacher, le garder secret; le trésor prend de plus en plus de place, de toutes les f...açons dont il lui est possible de le faire.
Le joli petit bedon rond de Marie s'étire comme par enchantement, les vêtements s'ajustent presque comme par hasard et la vie s'installe comme par magie. Il impose ses goûts alimentaire, le petit trésor de Marie, la laissant à la merci d'ananas en conserve, jusqu'à ce qu'il jette son dévolu sur quelque chose de plus intéressant et laissant aussi au passage, quelques inconforts digestifs. Il aura vraiment tout prévu, le petit bébé de Marie; grâce à lui, elle marche doucement, la jeune maman, avec un léger mouvement de balancier, tout discret, comme si elle berçait déjà son enfant.
Une main est en permanence sur ce petit nid, geste d'Amour et de protection, geste de parent. Elle ne s'en rend pas toujours compte, c'est instinctif pour elle, comme dormir et manger; il fait de même, dès qu'il en l'occasion, le jeune papa. Il dépose sa grande main sur la sienne, celle qu'il ne peut plus s'empêcher de regarder, et si la place est libre, il la dépose directement sur le coffre aux trésors, le contact se faisant déjà entre ces deux porteurs de testostérone. Il est déjà bien éveillé, le mâle, le papa; le géniteur ayant depuis longtemps cédé sa place au guerrier, au protecteur, indiscutablement au garde à vous.
Premiers contacts avec le monde extérieur, à coups de pieds et de poings, petits coups de vie et de bonheur, de l'intérieur à l'extérieur, de lui à nous. Les gens tout autour s'en régale, préparant la venue de ce trésor comme le clan qui accueillait autrefois un des leurs. Petits tricots faits maison, peluches, pyjamas et petites bavettes presque trop cute pour être vomit dessus s'empilent déjà au pied des parents, offrandes de bienvenue à celui que l'on aime déjà.
Oui, il est encore bien scellé le coffre aux trésors de Marie mais on peut sentir qu'il ne le sera pas encore bien longtemps. La serrure s'agrandit, comme une ouverture sur le monde, comme un sourire d'enfant qui tend les bras...

mardi 23 décembre 2014

Tranche d'Anges

Ca sent bon tout de même la frénésie de Noël! La vraie, pas celle où l'on fait semblant; celle qui vient accompagnée de sa "grande chum", la Magie de Noël, vous connaissez sûrement. Deux inséparables! Elles nous en font faire des choses les coquines...
Les courses de dernière minute où il semble que l'on a toujours oublié quelque chose, les derniers emballages avec le papier et... les choux qui restent, les p'tites cartes cadeaux faites "maison" parce qu'on ne veut pas en acheter un nouveau paquet, l'installation vite-fait des décos qu'on avait d'abord écartées, le grand ménage où l'on prévoit de l'espace pour les bottes et les manteaux, la bouffe (x100), l'alcool (x1000), sans oublier les glaçons, notre "beau" linge qui a toujours besoin d'être repassé, nos souliers bien nettoyés si on ne les a pas tout simplement oubliés au boulot.
On révise encore et encore nos listes pour s'assurer que tout a été prévu, acheté, préparé, réparé. On dépoussière la vieille table à carte et on compte les chaises pliantes qui se tiennent encore debout. On sourit en se rappelant la fois ou une de ces chaises s'est doucement, presque gracieusement écartée entrainant avec elle la belle-soeur les "4 fers en l'air" ! Ho! Et la musique aussi et les jeux... Bien-sûr! Où avais-je la tête!
Ca sent bon la frénésie mais c'est dangereux aussi... C'est ce qui fait que l'on dépensera finalement un peu plus que prévu, pour un p'tit quelque chose que l'on a vu en allant chercher un autre rouleau de "scotch tape" au magasin... Un p'tit "tant qu'à y être", vous voyez ce que je veux dire n'est-ce pas?
Et puis on s'arrête finalement un peu, le temps d'un bon café, d'une toune de Noël que l'on affectionne plus particulièrement et on pense au réveillon qui se déroulera encore cette année chez "belle-maman", que nous appelons tous affectueusement "grand-maman" avec un p'tit accent anglais au coin de la bouche, même si on est francophone comme ça se peut pas. Elle a 92 ans, notre doyenne, notre Reine adorée, c'est à peine croyable! On ne le dit pas trop fort mais tout le monde sait bien qu'il faut en profiter, qu'elle est un cadeau de la vie. Certains de ses enfants sont très présents et en prennent bien soin quotidiennement; ils sont des petits anges pour elle, ils font en sorte qu'elle peut continuer à vivre dans son Palais. C'est un don de temps, d'énergie et d'humanité; c'est un cadeau de reconnaissance et d'Amour sans prix. C'est également la frénésie, par moment, mais d'un tout autre ordre; celui qui chatouille l'esprit et l'âme et qui est parfois lourd à porter. C'est aussi la magie... Celle qui opère discrètement et efficacement, sans papier d'emballage ou de musique d'ambiance, 365 jours par année. Celle qui fait la différence. JOYEUX NOËL à tous et surtout à tous les anges qui nous entourent et qui prennent soin de ce qui est vraiment important.

dimanche 30 novembre 2014

Tranche de peinture à numéros

Je ne savais pas qu'il y avait tout un vocabulaire associé au maquillage; je savais que c'était un Art, ça oui, mais qu'il y avait tout un lexique pour s'y retrouver, ce fut une intéressante découverte pour moi. Hier, j'ai eu droit à un p'tit cours privé. Je sais, je devrais saisir les bases du coloriage de visage à mon âge mais bon, ce n'est pas le cas. Je décide ...donc d'y remédier une fois pour toute. Heureusement, j'ai la chance d'avoir une amie cosméticienne; gentiment, elle a acceptée de me donner une petite leçon.
Me voilà donc confortablement installée sur un p'tit banc, entre deux étalages cadeaux du commerce où elle travaille. Première étape: bien cibler mon besoin. J'aime. On se met vite d'accord sur le fait que le résultat final se doit d'être discret; si non, comme elle le souligne bien, je ne serai pas moi.
Deuxième étape : le choix des produits et des couleurs. My god! Comment diable s'y retrouver devant un mur entier de produits semblables? Disons que je comprends mieux maintenant ces messieurs qui ont la mission d'aller acheter des tampons pour leur chérie... Je la laisse donc faire, me contentant d'observer les allez-venu de ce commerce bien achalandé.
Troisième étape : l'application. Si vous vous dites en ce moment que tout ceci est un jeu d'enfant, c'est que vous avez maitrisé l'Art. Pour tous les autres, on est d'accord, cette étape est un défi. C'est ici également que le lexique prend tout son ampleur. Éclaircir le regard, ajouter de la lumière, atténuer, définir, allonger, dissimuler et j'en passe... Elle me met donc un miroir entre les mains afin que je puisse observer sa technique et on se lance! On opte pour deux styles différents de chaque côté du visage, histoire de comparer un peu. Je suis très attentive mais je sais que je ne retiendrai jamais toute cette information. Elle me rassure en me disant qu'elle me fera un dessin. Et elle m'en fait un. Sur une petite feuille déjà toute préparée d'avance, il y a un visage; elle y ajoute des numéros aux endroits stratégiques et y associe des couleurs. Oui, oui, c'est une peinture à numéro et ca me convient parfaitement!
On finit par finir, observant le résultat à 4 yeux et j'en suis ravie. Si ca n'avait été que de moi, je serai repartie avec le visage du Ying et du Yang mais heureusement, ma coach n'a pas échappé ce léger détail. Je suis donc repartie, uniformément dessinée, avec mes produits et mon précieux petit dessin. Reste à voir maintenant si je vais mettre en application les précieux conseils de Dany... Mon chéri me dit qu'il m'aime bien au naturel et moi, je n'ai jamais vraiment été bonne à la peinture à numéro... 

Tranche de mémoire...

"Black friday" vous dites? Ca me semble une bonne excuse pour acheter des bottes vous ne trouvez pas? Et oui, je l'avoue, moi aussi je les aime ces belles grandes bottes qui montent jusqu'au cou. C'est une mode qui me plait, pour une fois, alors je décide de me faire plaisir! Partie à l'origine magasiner pour une tout autre raison, me voilà victime d'amnésie partielle tempor...aire et en route vers la botte idéale pour moi.
Première constatation... Les mollets sont ici un élément très important. Petits, moyens, gros... Là est la question ET la clé. Peut-on remonter la foutue fermeture éclair? Oui, peut-être, non... Quoi??? Mes mollets sont un problème!!! Ha bon! J'avoue qu'il ne m'était jamais venue à l'idée de développer un complexe du mollet... Mais comme il n'est jamais trop tard pour bien faire, je m'y suis mise à fond avec l'aide d'une vendeuse, bien intentionnée.
Découragée après seulement un magasin mais 92 essayages, j'allais tout simplement abandonner l'idée lorsque mon rationnel s'est interposé et m'a bien fait comprendre que je devrais aumoins essayer un autre magasin. Je le lui accorde. Et me voilà repartie.
Nouvelle boutique... Celle-ci est pleine à craquer. Impossible d'avoir du service. Je reste un peu, regarde les bottes en question en essayant d'évaluer visuellement la place accordée au mollet problématique... Pas facile. Je quitte. Prochaine boutique...
Celle-ci est vide. Située juste en face de l'autre, je trouve cela légèrement bizarre. Je comprends vite pourquoi. Le complexe du porte-feuille, vous connaissez? Vite, je me dirige vers une autre boutique.
C'est du "self-service", j'adore; c'est parfait pour moi et mes mollets complexés. J'essaie une botte, puis une autre et finalement une gentille vendeuse apparait, tout sourire. Elle devient mon esclave sur le champ. Ca aussi j'adore, je dois bien l'avouer. De façon intéressante, les mollets ne sont plus un problème et je trouve facilement "botte à mon pied". Je trépigne de contentement. Je m'auto-proclame la "Julie bottée"! Heureuse de me voir contentée, elle me remet simplement la boite entre les mains. Je réalise donc qu'elle n'aura rien en échange de ses bons services; pas de commission, ni de pourcentage, seul son salaire habituel. J'ai donc devant moi une vendeuse avec uniquement le souci de bien faire son travail. Wow! Bonus! Je prends le temps de la remercier un peu plus... Elle apprécie je crois mais sûrement pas autant que moi, je peux vous l'assurer.
Me voilà donc avec des bottes jusqu'au cou, satisfaite de mon achat. Il est difficile de se battre contre les standards de beauté imposés par nos "décideurs de mode" mais je sens venir une autre épisode d'amnésie, celle-ci permanente, j'en ai bien peur, pour tout ce qui concerne mes mollets... Je ne me laisserai pas atteindre.
Vous ai-je dit que j'étais allé magasiner pour des bottes jusqu'au cou?

samedi 22 novembre 2014

(Grosse) tranche de cliente :

Petite visite dans une boutique du centre-ville, histoire d'y lécher les vitrines le temps que mon chéri finisse de courir sur place. Dès que j'ouvre la porte, je l'entends; impossible de passer inaperçue, la p'tite clochette au haut d'la porte m'a trahie. J'entre et je sens son regard sur moi; elle s'approche, souriante. D'un coup d'œil rapide, je constate qu'il n'y a personne d'autre dans la boutique; je sens déjà un peu la pression s'installer. "Bonjour!" me dit-elle, "n'hésitez surtout pas à me demander quoi que ce soit, je n'ai que ça à faire!" ajoute-t-elle avec empressement. Hum... Ce n'est jamais bon signe quand les vendeuses disent ce genre de choses...
Je lui sourit et lui répond gentiment, échangeant au passage deux ou trois banalités sur la température et puis je me retourne, prête à faire mon p'tit tour de magasin. Je fais un pas, puis deux, et comme je l'anticipais, elle me suit; discrètement, faisant semblant de faire autre chose, mais je ne suis pas dupe, je vois clair dans son p'tit jeu. J'essaie de la déjouer en cessant de bouger, en reculant, en changeant de direction à la dernière minute, mais rien n'y fait; son œil est vif, je la soupçonne même d'anticiper mes mouvements, comme le chasseur qui guette sa proie. Elle a de l'expérience, ca se sent. Elle continue à être gentille, me parle de tout et de rien, m'explique un tas de choses sur chaque objet que mon regard croise ou que mes doigts touchent. Elle me propose même de sortir les trucs du comptoir, de les essayer, ce que je refuse gentiment chaque fois. Elle est coriace, elle ne lâche pas le morceau.
Pour ceux qui me connaissent bien, vous savez que je ne porte que très rarement de bijoux et que si j'en porte, ce n'a rien de bling-bling. De plus, je ne me maquille pas et mes vêtements sont d'une simplicité évidente. Mon attention se porte donc tout naturellement vers des choses simples, artisanales, qui me ressemblent. Je m'approche donc éventuellement d'une étagère ou il y a de petits bracelets, très colorés; j'ai à peine le temps de les regarder de plus près qu'elle est là, me précisant à quel point ils sont adorables, abordables, pratiques par leur élasticité, plein de couleurs et qu'ils conviennent à tous les styles; puis elle ajoute: " Ha oui! Et ils sont faits par des handicapés mentaux!" Là, elle a toute mon attention!
"Vraiment?" lui dis-je, de toute évidence, très intéressée! "Oui, oui, c'est pour ça qu'il ne sont pas chers! Ils font ça avec.... Heu... Je ne sais pas trop en fait, mais ca fait de beaux cadeaux pas trop dispendieux quand-même! Il y aussi des colliers là-bas." Je me retourne, elle est déjà rendue, les pointant élégamment, comme dans les émissions de télévision. Je m'approche, elle ajoute : "Vous voyez la photo ici, et bien c'est une photo d'eux là, ceux qui font ça, ben... Les handicapés mentaux". Je souris. Oui, elle est un peu maladroite mais je vois bien qu'elle n'est pas méchante pour deux sous. Je prends donc le temps de les observer de près, curieuse et admirative du projet. Elle est toujours là, m'observant, elle ajoute encore que ce n'est pas de la grosse qualité, bien-sûr, mais bon, ca peut faire un beau cadeau pareil! Je lui souris à nouveau et lui dis que de toute façon, on achète aussi pour soutenir la cause. Elle est d'accord, évidemment. Je crois qu'elle en prends bonne note, pour une autre fois peut-être, avec une autre cliente. C'est alors que mon regard est attiré vers la droite.
Dans un "rack" de porte-clés et autres babioles du genre, je vois un truc qui m'appelle... Je fais rapidement le tour du comptoir et me dirige vers l'objet en question. C'est un cœur, grand comme la paume de ma main, gris, fait d'une matière inconnue (même pour notre vendeuse), situé à quelque part entre la pierre et le métal, très léger, fragile même, avec une petite corde de jute. Le prix : 3$, en spécial. Je le regarde, intriguée par la beauté d'un objet d'une simplicité aussi étonnante. C'est à ce moment précis qu'elle me sort de mon "fixe" pour attirer mon attention sur un objet qu'elle a dans sa main. Je reviens sur terre, dirige mon regard sur elle et réalise que l'objet en question est un collier (bling-bling X1000) de Caroline Néron... Elle le fait miroiter, dans tout les sens du mot, tentant de générer une envie, sûrement, toujours très gentiment, je tiens à le mentionner. Je me penche alors vers elle et je lui dis tout bas que par principe, je n'achèterai jamais du Caroline Néron (c'est une longue histoire que je vous raconterai sûrement un jour!). Son visage change, elle recule et repose le bijou. Elle m'avise qu'elle s'en va s'occuper d'une autre cliente qui vient de faire son entrée et que je n'ai qu'à lui faire signe au besoin. Je souris et hoche la tête. Je peux poursuivre mon tour de magasin, sans pression.
Je reviens encore et toujours vers mon p'tit cœur, me décidant finalement à les prendre tous, ne sachant même pas encore ce que j'en ferai. Sans vouloir faire de mauvais jeux de mots, c'est un Coup de cœur, tout simplement. La facture : un gros 13,80$. Parfait pour moi.
P.S. : Je tiens à préciser que je n'ai rien contre les bijoux scintillants et que la vendeuse était d'une politesse et d'une gentillesse exemplaire malgré son p'tit côté "collant" mais je me questionne définitivement sur sa capacité à "lire" sa clientèle et répondre à ses besoins... M'offrir un bijou de Caroline Néron, c'est comme offrir un fusil de chasse à un végétarien...!

vendredi 14 novembre 2014

Tranche de souhaits d'anniversaire

Bonne fête à moi! Oui, je peux vous dire que ce fut une bien belle journée et en grande partie, grâce à vous!
En cette journée de congé de fête, je suis seule à la maison, un p'tit arrière goût du vin d'hier soir qui traine encore, un petit café et quelques tranches de fromages à ma gauche, un petit bouquet de fleurs à ma droite, quelques flocons qui semblent... un peu perdus à travers les rayons de soleil et Valérie Carpentier à la radio... Oui, je dois bien l'admettre, je suis encore sur mon nuage. Comment ne pas être touchée par tous ces petits mots et petites attentions reçus en quelques heures seulement via tous les moyens de communication possible? C'est comme une douche d'Amour, juste à la bonne température, sans courant d'air et avec eau chaude illimitée... Bonheur pour tous les sens!
Rares sont ces moments où l'on se permet de dire aux gens qui nous entoure, de près ou de loin, que l'on pense à eux, qu'on les aime et qu'ils sont importants pour nous. On y pense, on ne le dit juste pas, sauf peut-être pour quelques être d'exceptions. Les fêtes, c'est comme une permission ou une occasion, volontaire ou un peu forcée (merci Facebook!) de se le permettre. Petits coups de fil pour les proches-proches, courriels, messages Facebook, textos pour les autres. Quand on se penche un instant sur le contenu de ces messages, on fait de belles trouvailles... D'abord, si j'avais à choisir le message "type", le plus populaire parmi tous, j'opterais sans hésitation pour le : "Bonne fête! Passe une belle journée! xxx" clair, net et précis, avec un p'tit peu plus que juste le Bonne fête traditionnel mais tout de même pas trop compliqué; il est le passe-partout parfait, autant pour ceux qui jouent facilement avec les mots que ceux qui s'arrachent les cheveux à en mettre 3 un à la suite de l'autre.
En deuxième position, je proposerais le presqu'aussi célèbre: "Bonne fête! Laisse toi gâter! " que j'aime bien personnellement parce que ca me donne le droit de faire ma princesse... Et puis il y a les petites variations... Certains y vont d'un compliment du genre: "ma belle Julie" (étant définitivement le plus utilisé et je ne m'en pleins surtout pas! ) mais il y a aussi toutes les variétés de compliments possible, autant en lien avec des attributs physiques que des traits de personnalité, c'est selon les goûts de chacun. (J'adore! J'en fais des provisions!). Plusieurs m'ont aussi souhaité de continuer à écrire... Ca me fait plaisir car je ne suis pas certaine que je pourrais m'en passer à ce point-ci. Je me le souhaite donc aussi! Tous ces messages, peu importe le nombre et le choix des mots, sont des petites graines de bien-être qui font du bien...
Il y a aussi les autres messages, ceux qui viennent des personnes qui se sont rendues indispensables dans notre vie; ces messages, un peu plus longs, plus personnels; sont des mots de cœur qui passent directement à travers le rationnel pour faire leur chemin jusqu'à l'âme, s'y installer confortablement et y laisser une trace de leur passage pour très longtemps. Ils viennent donner un sens à beaucoup de choses dans une vie...
Grâce à tout ceci, j'pense être bonne pour les prochains 364 jours... MERCI à vous tous pour ces petits moments de bonheur, qui même s'ils vous ont pris seulement quelques secondes de votre journée, ont fait de la mienne une bien "Belle journée", tel que souhaité par presque tout le monde en ce jour d'anniversaire!

mercredi 12 novembre 2014

Tranche de deuil (no 2) :

 Après le choc de la nouvelle vient le moment des grands rassemblements. Pour lui, une mer de monde s'est dessinée, chacun souhaitant offrir ses plus sincères sympathies et partager un peu de cette émotion insupportable lorsque gardée chacun pour soi.
Les témoignages touchants de ceux qui l'ont bien connu auront permis à tous les autres de bien saisir l'essence de ce jeu...ne homme, de cette vieille âme...
Et puis vient le moment où la famille se retrouve enfin seule, tissée encore plus serré qu'avant, afin que rien, ni personne, ne vienne les déchirer ou même tirer un pauvre fil. Le calme et le silence reprenne leur place, apportant tranquillité ou vide, c'est selon... Et mine de rien, sans que l'on puisse rien y faire, la vie reprend son cours.
Cette vie, avec qui on s'amusait bien et on avait prévu tant de beaux projets; cette vie, que l'on côtoyait au quotidien et avec qui on partageait tous nos secrets, tous nos espoirs... Cette vie, qui nous a joué un sale tour et à qui on hésite maintenant à faire confiance...
Elle me regarde en face et attend sagement sur le seuil de ma porte que je vienne la rejoindre et que l'on recommence à jouer comme avant... Je ferme les yeux. Je ne veux pas la voir et quand je la regarde, je ne la reconnais plus, cette vie, qui a changé d'un seul coup, sans nous prévenir, sans nous laisser le temps de se préparer... Je devrai faire la paix avec elle, un jour, je le sais bien, mais pas maintenant... Pas encore.
Le temps me prends par la main, comprenant bien mon dilemme. Il sait que chaque pas vers la porte est difficile alors il avance tout doucement, m'encourageant à faire de petits pas avec lui, me soutenant lorsque je tombe. Il ne me lâche pas, il prends bien soin de moi, il prend tout son temps.
Les portes vers l'extérieur se sont refermées, parenthèse obligée. Besoin de me reposer, penser à lui, respirer les parfums de sympathies qui flottent encore dans l'air... Pleurer. Rager. Aussi longtemps qu'il le faudra.

lundi 10 novembre 2014

Tranche de choix

Parti explorer un autre univers que le sien, juste pour voir s'il y est, s'il y a sa place. C'est le temps de l'année où les universités ouvrent leurs portes aux jeunes, tentant de les séduire, de les convaincre de venir chez eux. Du haut de leurs 18-19 ans, ils se déplacent alors et vont voir ce qui se passe là-bas, si ca leur ressemble, s'ils y trouveront ce dont ils ont besoi...ns pour combler leurs aspirations professionnelles et personnelles. C'est un moment d'exploration et de séduction.
Fiston numéro un a su trouver sa niche; c'est maintenant au tour du cadet de faire ce processus. Intéressé par tout, ce n'est pas facile de s'arrêter sur un seul choix. Il fait donc un point d'aller voir ailleurs, ces endroits dont il a entendu parler, afin de se faire une tête, une idée. Je ne m'en mêle pas ou disons très peu. Je ne veux pas l'influencer, Je crois qu'un choix de carrière doit venir de nos trippes. Je demeure donc disponible pour en jaser, l'aider à voir les choses sous différents angles, prendre un recul au besoin, mais c'est tout. C'est sa vie, sa décision. Je m'installe donc un peu à l'écart et je l'observe. Il est beau. Ils sont tous beaux à voir, ces jeunes, qui se questionnent et s'efforcent de bien choisir...
Ce sont aussi ces moments qui nous forgent comme parents. Savoir être là sans prendre trop de place, savoir ralentir pour qu'ils nous dépassent et tracent leur propre chemin et surtout, savoir lâcher prise. On dirait bien qu'on arrête jamais d'apprendre à être de meilleurs parents!

mercredi 5 novembre 2014

Tranche de gars

"Je t'aime gros come le soleil, la lune et les étoiles!" C'était ma façon d'imager mon amour a mes garçons lorsqu'ils étaient encore des p'tits bouts d'hommes. Ca débutait avec quelque chose de plus simple, du genre "je t'aime", et ensuite ca grossissait, grossissait, devenant un concours du "qui aime le plus", se terminant habituellement par une bataille au plancher, testostérone... oblige, autre façon de se dire que l'on s'aime, bien-sûr!
Chaque famille a sa façon de se dire "je t'aime". Quand j'étais petite, une p'tite tape sur le bras, la cuisse ou une main froide dans le coup était la façon à mon père de me témoigner son affection. Heureusement, nos hommes d'aujourd'hui sont plus doux, plus affectueux, plus à l'aise d'exprimer comment ils se sentent.
Je suis allé à des funérailles récemment et je n'ai pu m'empêcher de remarquer des jeunes hommes de 18-19 ans qui exprimaient sans gêne leur peine en prenant leurs amis dans leurs bras. L'émotion était au rendez-vous mais la beauté de cette expression des émotions m'a touché droit au cœur. Il est TELLEMENT temps que nos hommes se sentent à l'aise d'exprimer librement leurs émotions!
Bon, pour en revenir à mes mômes, le concours se terminait habituellement lorsqu'un d'entre eux balançait un truc mathématique du genre "moi je t'aime X 1,000,000 exposant infini +1" qui avait comme effet de nous clouer tous le bec. Pas étonnant qu'aujourd'hui ce soit tous des maniaques de sciences et de maths! J'aurais du leur exprimer mon Amour en quelque chose de plus sciences humaines... ! Bon, en tout cas, en attendant, gardez en tête que si vous me croisez quelque part et que j'vous donne une p'tite tape, c'est mon côté gars qui vous exprime toute son affection!

jeudi 23 octobre 2014

Tranche de deuil

La nouvelle a été foudroyante. Tous sont restés sans mot. Il n'est pas dans l'ordre des choses de mourir à 18 ans. Rien à ajouter.
Et eux, ceux qui partagent sa vie, son sang, restent là. Vivants. Respirant une bouffée d'air à la fois pour ne pas tomber. Il pleut de l'Amour sur eux. Des marques de sympathie fusent de toute part, souhaitant apaiser quelque peu la douleur, démon...trant une présence. Parfois maladroitement.
Et eux, ceux pour qui la nouvelle est tellement plus qu'une nouvelle, les cueillent, une à la fois, en respirant leurs parfums aux odeurs d'amour et d'amitié.
Demeurer présent, disponible, pour les attraper si jamais ils perdaient l'équilibre... S'assurer aussi que les parfums demeurent dans l'air... Aussi longtemps qu'il le faudra.

vendredi 17 octobre 2014

Tranche de coffre aux trésors (2)

- Il se bombe de vie, au fil des jours, le petit ventre de Marie;
- Il est toujours fermé à clé, impossible d'y pénétrer, le petit coffre à Marie;
- Et le papa, pour une première fois, se trouve ému de sentir la vie sous ses doigts, sur la peau douce de sa belle Marie;
- Et il a déjà un nom, juste pour lui, le petit garçon de Marie.

samedi 11 octobre 2014

Tranche de fromage

À notre arrivée à Rivière du Loup, sous la clarté de la lune, nous nous arrêtons dans un dépanneur, histoire de s'acheter une petite collation de fin de soirée. Mon choix, toujours le même dans ces occasions, chips and cheese. Quelques minutes plus tard, stationnée devant l'hôtel, en attendant que mon chéri fasse le "check in", je décide de goûter le fromage en question.
Confortablement emballé dans son plastique rigide, style "ficello" mais en plus coriace, je tente de l'ouvrir en utilisant les techniques habituelles. Voyant l'inefficacité de mes actions, je décide de mettre un peu plus d'effort. Toujours rien. J'opte finalement pour une variation, soit la technique du "sac de chips"; ici encore, sans succès.
Je me dis qu'il doit bien y avoir une petite fente quelque part que je pourrais déchirer; j'ouvre une lumière dans la voiture et je cherche attentivement en tournant le fromage dans tous les sens. Comme je ne trouve rien, je me dis qu'elle doit être discrète et que c'est pour ça que je ne la vois pas. Je tente donc de "déchirer" à tous les endroits où l'on retrouve habituellement ce genre de fentes. Aucun résultat.
Je commence à me sentir légèrement frustrée à l'idée qu'un fromage me tienne ainsi tête! J'applique donc la méthode "de force" et je recommence à tout faire ce que j'ai essayé depuis le début mais avec une légère agressivité dans le doigté. Rien à faire! Le paquet demeure intact et le lait caillé me rit en pleine face! Je sens maintenant la colère qui arrive les poings sur les hanches, l'air de dire que tout ceci est franchement ridicule. Je suis d'accord avec elle. Je respire... Je me dis qu'il ne faut par oublier que je suis en haut de la chaine alimentaire et pas lui. Je décide donc d'utiliser mon intelligence et je m'applique à lire ce qui est écrit sur l'emballage dans l'espoir d'y trouver la solution.
C'est à ce moment que du coin de l'œil, je vois une dame assise dans son auto, à deux pas de moi, me regarder attentivement. Je n'ose pas penser à ce qu'elle a pu voir et imaginer, mais là, je ne peux que constater qu'elle me voit lire mon fromage... Je décide de l'ignorer. Je retourne à mes instructions. Évidemment, il n'y a rien qu'une liste d'ingrédients. Je cède alors à mes instincts de base et aux grands mots, les grands remèdes, j'attaque avec mes dents!
C'est alors que mon chéri revient. Je lui explique mon malheur et mon ultime recours aux crocs de rage; il sourit et dit simplement qu'il y a sûrement un moyen d'ouvrir ce fromage. Même s'il ne le dit pas, je sais qu'il pense que lui le trouvera, ce foutu moyen! Je le haïs.
Une fois installée dans notre chambre, je reprend l'ennemi et je le regarde attentivement avant de décider de ma prochaine manœuvre. Mon chéri s'en aperçoit, me le prend doucement des mains et file vers la salle de bain où il y a plus de lumière. J'attend. Il revient enfin, le plastique déchiré, l'ennemi vaincu. Je le récupère et le croque sans préliminaires. Douce vengeance.Je remercie mon chéri, plutôt curieuse de savoir comment il a réussit aussi rapidement. Un seul mot sort de sa bouche : dents. Je souris à mon tour, nul besoin d'en rajouter... La victoire me suffit.

lundi 29 septembre 2014

Tranche de coffre aux trésors (no 1)

La toute petite bedaine de Marie-Eve est un coffre aux trésors pour lequel on a pas encore la clé... On le regarde, on essaie de deviner ce qu'il y a à l'intérieur, on s'imagine plein de belles choses et surtout, on en prends bien soin en attendant le moment magique où il nous dévoilera ce qu'il contient de si précieux. La p'tite bedaine de Marie, c'est une ...source de joie pour tous ceux qui partagent sa vie.

C'est à peine sortie de l'église que Marie a troqué son voile de jeune mariée pour une jolie robe de maternité. Il faut dire que tout était prévu; seule la rapidité avec laquelle ce beau projet a prit vie, a légèrement surprit les principaux intéressés. C'est donc avec le sourire que Marie-Êve a embrassé ce changement de garde-robe, ces haut-le-cœur un peu trop fréquents à son goût, mais surtout, ce changement de statut. Oui, Marie-Êve est déjà une maman. Si vous voyiez la façon dont elle dépose ses mains sur son ventre à chaque occasion et même lorsqu'elle est occupée à autre chose; rien n'est plus beau et fort que l'instinct maternel. On sent la Vie quand on la regarde et l'Amour quand on ferme les yeux.

*Je vous rassure, les maux de cœur sont maintenant chose du passé; Marie-Êve est en pleine forme et respire la santé et le bonheur!

mardi 23 septembre 2014

Tranche de Tigrou

Il devait avoir environ 2 ans. Petite boule de gomme, assis confortablement sur le divan du salon, bien entouré par ses frères, mon chéri et moi. Nous écoutions "L'histoire de Tigrou", sur une bonne vieille cassette vidéo. Il était adorable à voir, ses grands yeux bleus totalement absorbés par le personnage principal, Tigrou, au prise avec le sentiment d'être seul à avoir des rayures. Le film abordait ce besoin fondamental d'être entouré par des gens qui nous ressemblent, une famille idéalement ou du moins, quelqu'un avec qui on peut créer un sentiment d'appartenance. Situation difficile pour Tigrou qui malgré ses recherches, ne réussissait pas à trouver de semblables. Par solidarité et par amitié, ses complices habituels décident de se faire des rayures et de lui faire la surprise; Tigrou, se croyant victime d'une moquerie, décide de s'en aller loin de ses amis et de sa maison. Il se retrouve donc dans cette immense forêt avec ce sentiment puissant d'être seul au monde, le tout accompagné bien-sûr, d'une musique à fendre le cœur en mille morceaux. 
C'est à ce moment précis que mon Samuel bondit vers la télévision, la couche encore toute aplatie, pour mettre sa toute petite main collante sur l'écran, sur Tigrou plus précisément, comme pour le toucher, le consoler. Puis il se retourna vers nous, les yeux remplis de larmes, les joues reluisantes et avec un vocabulaire encore limité, balbutia de son mieux son sentiment vis-à-vis cet être dans la télévision. Rapidement, nous intervenons pour l'accueillir dans ce qu'il vit et le réconforter en attendant la suite plus heureuse du film. Drôle de sentiment tout de même que de voir son enfant pleurer et de comprendre à quel point c'est bon pour lui... Même à 2 ans, l'empathie est bien présente. Autre constatation :ne jamais sous-estimer le pouvoir de Monsieur Disney!

dimanche 21 septembre 2014

Tranche de confort

Boule noire s'en donne à cœur joie à la radio, ressuscité le temps d'une mélodie; la pluie joue à cache-cache depuis le début de l'après-midi, les boys étudient silencieusement dans leurs chambres, mon chéri est allé passer du bon temps avec sa maman. Et moi? Pour être parfaitement honnête, je ne demande rien de plus qu'un dimanche de ce genre de temps en temps pour faire le ...plein... Ou le vide... C'est selon le besoin du moment. J'aime flirter tranquillement avec Facebook, le caressant du bout des doigts en fredonnant des vieilles tounes des années `80 et en riant toute seule devant les statuts de mes contacts. C'est ma façon de "décrocher", c'est mon moment de tranquillité. De plus, je crois bien être tombée sur la tête... Muffins aux pommes à la Ricardo sur l'îlot, croustade aux pommes au four... Pour ceux qui me connaissent, vous comprendrez que tout ceci est plutôt inhabituel! Que m'arrive-t-il donc? Avoir envie de popoter, par plaisir, pour remplir la maison d'odeurs agréables, pour nourrir la marmaille au passage, besoin de retrouver ce sentiment de bien-être associé à certaines ambiances et surtout, à certains plats. C'est puissant le "comfort food" n'est-ce pas? Chacun a le sien, selon ses souvenirs et ses habitudes d'enfants. Je ne sais pas encore quels seront ceux de mes enfants mais pour moi, je crois bien que de simplement tomber dans les pommes au son des Bee Gees et me voilà comblée! Bon dimanche tout le monde!

samedi 20 septembre 2014

Tranche de cheveux blanc

La lumière au-dessus de ma tête était stratégiquement positionnée. Elle était partie préparer 2-3 trucs. Je regardais ce reflet dans le miroir, le mien, jusqu'à ce que je le vois, lui, briller de tous son possible parmi les autres, comme s'il tentait vraiment d'attirer mon attention. Et bien ca a fonctionné! Je me suis levée d'un bond pour voir de plus près ce qui en était et puis elle est revenue. Je lui ai dit que je croyais bien avoir aperçu mon tout premier... Elle a sourit, sans plus. Je voyais bien qu'elle était déjà au courant; sûrement même depuis un bon moment. Elle n'a rien dit. Discrète. Professionnelle. J'apprécie ces traits de personnalité. Me voilà donc rendue à cette étape de ma vie où la couleur de mes cheveux fait une différence. Passage obligé. Je me rassois tranquillement, me regarde à nouveau dans ce miroir qui ne ment pas. Je ne me sens pas plus vieille... La crise est terminée. Et nous voilà repartie sur une jasette insignifiante et tellement agréable.

samedi 6 septembre 2014

Tranche de lune


26 avril 2012

Je me réveille cette nuit, il est tard, et je réalise en ouvrant les yeux qu'il y a un brin de lumière dans la chambre. Ce n'est qu'un tout petit filet de luminosité, à peine dérangeant. Je me dis tout de suite que c'est très sûrement mon chéri qui ne dort pas non plus et qui s'amuse avec son jouet préféré, son iPhone, comme il le fait souvent. Je me retourne, il dort à poing fermé. Un sommeil doux et paisible. Je réalise alors que je distingue vraiment bien ses traits; c'est la petite lueur de tantôt qui éclaire ainsi son visage endormi. Je lève les yeux et aperçoit alors cette magnifique pleine lune, juste au centre de la fenêtre. Je la regarde, elle me regarde, brillant de tout son astre. Je lui souris. Je sais qu'elle a compris que je lui suis reconnaissante de garder un œil bienveillant sur mon chéri pendant qu'il dort. Un rayon de lune, juste pour lui. Je l'embrasse doucement, ferme les yeux, me colle un peu sur lui et retourne vite dans les bras de Morphée. Il y a des moments comme ça où l'on réalise pleinement la chance que l'on a ...

Tranche de parents


10 mars 2012

L'attente fait partie de la vie des parents. On attend impatiemment leur venue, et quand ils sont petits, on attend avec eux, main dans la main. Quand ils vieillissent un peu, on garde un oeil sur eux, bien attentif, mais d'un peu plus loin. Quand ils sont grands, l'attente se transforme en anticipation. On imagine des scénarios. Les plus parfaits possible.
Mon fils, le plus vieux, celui qui déchiffre et nous fait découvrir notre rôle de parent au fur et à mesure, attend présentement ses réponses d'Université. Petits courriels de rien du tout (c'est fini les lettres par la poste!), indiquant si oui ou non sa place est là-bas. Nous, les parents, on a rien à dire, rien à faire, on ne peut qu'observer et soutenir au besoin. C'est son bout de chemin à lui. Ces réponses détermineront la suite des choses. Location géographique, programme d'étude, cercle social, emploi, carrière... La liste est longue. C'est le début. J'aimerais bien pouvoir le tenir par la main pendant qu'il attend mais je suis bien consciente qu'il n'en a pas besoin. Je le sais. Il n'en est pas vraiment conscient mais cette attente fera partie des moments les plus significatifs de sa vie; ce genre de souvenirs qui nous revient de temps à autre lorsqu'on est rendu plus loin dans l'aventure. Je lui laisse donc vivre ce moment. Seul. Mais au fond, il ne l'est pas, il le sait très bien. Nous sommes là à attendre avec lui. Nous serons toujours là à anticiper les meilleurs scénarios pour lui et à lui tenir la main...

Tranche pour elle

Hier, j'ai blessé quelqu'un. En fait, c'est ma plume la coupable; même si elle est virtuelle... Elle ne l'a pas fait exprès mais ca ne change rien et ca n'excuse rien. Quelques mots, un à la suite de l'autre, une phrase... Les mots sont des armes dangereuses. Il faut savoir les utiliser avec délicatesse. Réfléchir avant de parler, réfléchir avant d'écrire et de partager... 

Les réseaux sociaux servent à socialiser. Je ne vous apprend rien. Chaque personne qui s'y trouve, pour une minute ou une heure, y trouve son compte. Un p'tit mot à quelqu'un de précieux, un p'tit bonjour à des amis que l'on ne voit pas souvent, un p'tit signe de vie à des contacts que l'on ne côtoient pas du tout. On se connecte, pour suivre le fil... Pour être au courant. Par intérêt, par curiosité, pour passer le temps...

Moi je raconte des moments de ma vie, accompagnés de réflexions personnelles. Ca me permet de penser tout haut, peaufiner ma plume et avoir un peu de feed-back en retour. J'adore ça. Pourtant, sans m'en rendre compte, j'ai tout de même traité d'un sujet de façon trop personnelle pour une personne qui m'est chère. Elle me l'a dit, gentiment. J'ai été surprise et puis attristée. Je me suis expliquée et surtout, je me suis excusée. Blesser les gens, ce n'est pas mon but. Au contraire.

Hier, j'ai blessé quelqu'un avec ma plume. Pourtant, aujourd'hui, je me sens plus grande, grâce à elle, cette jeune femme de 20 ans, cette belle âme, qui a su utiliser sa plume, pour connecter avec la mienne et me dire les bons mots, pour que je comprenne. Je l'en remercie.

dimanche 31 août 2014

Tranche de vieux couple

La scène est typique et pourtant propre à chaque couple. Salle de bain du 1er étage, petit matin tranquille. Mon chéri se brosse les dents pendant que je sors de la douche, ruisselante. Chacun vaque à ses p'tites occupations d'hygiène de base lorsqu'il me lance comme ça, sans contexte, ni référence à une quelconque conversation : "J'pensais à ça..." Et moi de répondre :" En effet! On pourrait même le faire aujourd'hui au cas où....!" Mon chéri se retourne, me regarde droit dans les yeux et dit: "Est-ce que tu sais aumoins de quoi je parle?" et moi de répondre : "Bien-sûr! De la fosse sceptique qu'il faut déterrer!" Il me regarde, de toute évidence abasourdi par cette réponse pile-poil sur le sujet. Je le regarde, sans trop comprendre où est le problème. Il ajoute : "Comment as-tu fais pour savoir que j'allais parler de ça? J'ai seulement dit: j'pensais à ça... ?" Je le fixe avec un p'tit clin d'œil dans la voix et lui dit: "Tu sais bien qu'on est connecté toi et moi!" "En effet!" me répond-il en souriant et en se secouant la tête, encore sous le choc. Il termine de se brosser les dents et moi de me sécher, on règle l'histoire de la fosse et il me regarde à nouveau en disant: "C'est quand-même capoté d'être aussi connecté!" Et moi de répondre: "j'cré ben que c'est ça que ca donne 25 ans de vie commune! Il n'ajoute rien, me sourit tendrement, de ce sourire qui ne nécessite aucune explication supplémentaire.

jeudi 28 août 2014

Tranche de dignité

Il y a des moments dans la vie d'une femme où l'humilité est de mise. Une visite chez certains spécialistes de la santé en est un bon exemple. Peu importe qui vous êtes ou ce que vous faites dans la vie, une fois les culottes baissées, ca ne fait plus aucune différence. Les hommes doivent aussi se soumettre à certaines pratiques médicales plus ou moins agréable, j'en convient, mais je me concentrerai ici sur des trucs de femmes si vous voulez bien.

1ère étape: le questionnaire sur les habitudes de vie. Vous mangez bien des fruits et légumes? Vous faites de l'exercice régulièrement? Diriez-vous que vous avez pris du poids? Vous prenez des médicaments? Vous avez une vie sexuelle active? Et vos selles? Vous pouvez choisir l'image qui leur correspond le mieux. Heu... Oui, quand-même - Non, pas vraiment - oui, malheureusement - non - qu'entendez-vous par là exactement? - le numéro 4.... (Pas nécessairement dans cet ordre! ;-) )

2e étape : Maintenant, levez-vous s'il-vous plait. Levez la jambe, puis l'autre, sautez, tenez vous en équilibre, penchez-vous, encore, encore.... Laissez-moi vérifier vos réflexes. Hum... (Rien ne bouge. J'en conclu que mes réflexes sont déjà à la retraite les chanceux!) Est-ce que ca vous fait mal quand je vous touche ici? Et là? Si j'appuie plus fort? C'es bon, mettez cette jaquette, enlevez uniquement vos pantalons et vos petites culottes et étendez-vous la; je reviens tout de suite. J'obéis sagement.

3e étape : Si vous êtes d'accord, je vais faire une petite vérification. Écartez un peu les genoux. Si j'insère mon doigt ici, ca vous fait mal? Et ici? Et si je pèse plus fort? Maintenant, serrez fort! Plus fort. Et puis j'ai droit à des explications sur un tas de trucs en fait, fort intéressants. J'avoue avoir eu un peu de difficulté à me concentrer avec ce doigt toujours en place... Disons que ce n'était simplement pas naturel d'avoir une conversation dans cette position. C'est bon me dit-elle finalement. Vous pouvez vous rhabiller. Ce que je fis.

Dernier échange d'informations. Fin de la consultation. Je repars avec des réponses et quelques documents. Satisfaite malgré tout. Ha oui! J'allais oublié. Je reprends ma dignité au passage... Je l'avais laissé à l'entrée. Je pourrais en avoir encore besoin. ;-)

jeudi 14 août 2014

Tranche d'été

Il fait 37° degrés à l'ombre en ce samedi après-midi d'été. C'est le calme plat. Mon chéri dort sur le divan, le chat sur la galerie. Rien, ni personne n'ose bouger on dirait. Un petit bruit résonne chaque fois qu'une goutte de ma jardinière bien arrosée tombe sur le plancher de ma galerie. Si on écoute bien, au loin, quelques voix émergent du silence; ce sont des rires d'enfants s'éclaboussant dans une piscine quelconque. Un grillon me sort de ma rêverie, chantant haut et fort qu'il est là.
 
Il me fait penser à ma mère qui disait toujours que quand les grillons chantent, c'est qu'il fera chaud. Chère maman, déjà 30 ans que tu nous as quitté. Je me demande ce qu'elle ferait aujourd'hui par cette belle journée chaude d'été; je sais qu'elle les adorait. Un p'tit garçon arrive tout-à-coup en courant et se dirige vers le parc, comme si la température n'avait aucune emprise sur lui. Derrière, deux parents trainent le pas, de toute évidence accablé par la chaleur. C'est fou ce qu'on est prêts à endurer pour nos enfants! Maman s'assoit à l'ombre pendant que papa reste tout près du module, bien attentif. Quelques minutes à peine suffiront pour qu'il aille se cacher sous l'ombre d'un arbre, prétendant jouer à la cachette... Petit mensonge innocent de parents désireux de ne pas fondre.
 
Un véhicule arrive, attirant l'attention de tous. Un grand cossu en sort, complètement trempé de sueur. Il est là pour le gazon explique la maman a son p'tit homme en se préparant à quitter. Sans gêne, notre monsieur-transpiration interpelle le garçon et de fil en aiguille, une conversation s'installe confortablement entre tout ce beau p'tit monde. La scène se termine par papa assit sur le tracteur et le garçon entre ses genoux. Il est content le p'tit bonhomme, c'est évident. Vite, vite, maman sort son téléphone et prend une photo de ce moment inattendu. Je l'imagine déjà sur Facebook. Monsieur gazon finit par reprendre les armes, la petite famille quitte. Je rentre me rafraichir, mon chat me suit de près. Je m'assois pour vous écrire ces quelques lorsque j'entends un bruit familier... Je lève les yeux et aperçoit le félin en question en train de vomir sa vie sur le tapis d'entrée. Je vous l'accorde, il y a des plus belles fins que ca... Dites-vous que aumoins, vous n'avez pas eu à le ramasser. ;-)

Tranche de nid

Les vacances (du latin « vacare », « être sans ») sont selon le dictionnaire, "une période de temps pendant laquelle une personne cesse ses activités habituelles". Personnellement, ne simplement plus avoir à me lever le matin répond très bien à mon p'tit besoin de cessation d'activités habituelles. Faire ce que je veux, quand je le veux, pour la prochaine heure ou la prochaine sem...aine... Bonheur. Pendant leurs vacances, certaines personnes choisissent de voyager, camper, profiter des activités offertes un peu partout, bref, sortir de leurs "activités habituelles" en s'activant. Cet été, mon chéri et moi, avons décidé de faire des petites choses, NON planifiées à l'avance ou le moins possible s'il-vous-plait. C'est le but. Décrocher. Pas d'horaire. Pas d'attentes. Un minimum d'obligations. Bien du plaisir.

 Nous sommes allés aujourd'hui à Richmond, petite ville charmante aux accents anglophones. Ma ville natale. Escalade du mont Pinacle d'abord, puis dîner sur la "main" ou la rue principale, si vous préférez. Même si la pizza est demeurée tout aussi délicieuse que dans mes souvenirs, la ville elle, a bien changé. Moi aussi j'ai changé alors comment lui en vouloir... Elle demeure toujours aussi belle, blottie dans une vallée, veillée par la rivière qui y coule tout doucement, mais les visages que j'y croise ne se ressemblent plus. Ne me reconnaissent plus. Il y a si longtemps, c'était mon nid, maintenant, c'est celui de quelqu'un d'autre. Ainsi va la vie je suppose. Je les envie tout de même ces gens qui habitent ces petits villages où tout le monde se connait. C'est un peu comme une grande famille. J'ai quitté pour les études, le travail et je ne suis jamais revenue. Je ne suis pas la seule. Réalité trop commune de ces petits patelins.

 Après la pizza, j'ai aperçu un homme en vélo qui parlait fort et semblait intoxiqué; il avait une immense barbe blanche en broussaille et des cheveux sans fin; il s'adressait à quelqu'un qui l'écoutait sagement, sans dire un mot. Je l'ai observé. Vous savez, cette impression de familiarité que l'on a parfois en croisant certaine personne? Je n'arrivais pas toutefois à lui mettre un nom, une identité. Je n'ai pas osé m'arrêter pour le lui demander non plus. Ca me rend triste de penser que j'ai pu le côtoyer à une époque où il avait des projets plein la tête et la vie devant lui alors que maintenant, caché sous cette armure de poils et d'alcool, ca ne semble plus être le cas. Peut-être que je me trompe. J'aimerais bien. Je ne cesse de repenser à ce monsieur qui sans même me regarder ou m'adresser la parole, a laissé une empreinte sur mon âme. Elle finira bien par s'effacer, je le sais bien, mais en attendant, je pense à lui et au fait que même si ce n'est pas la première fois que je rencontre quelqu'un dans cette situation, cette fois-ci, c'est différent. Ca me touche d'avantage. Pourquoi? Semble-t-il qu'après toutes ces années, même si je le croyais brisé, ce fil, ce lien, devenu invisible avec le temps, est de toute évidence toujours là. Bien solide. C'est mon nid... et ca me fait du bien.

mercredi 13 août 2014

Quand la pluie fait bon ménage...

J'adore ces journées de pluie où tout devient plus calme et plus lent. Je les aime tout le temps mais encore plus pendant les vacances. Pas de soleil, ni de chaleur, ni de possibilité de faire de tâches à l'extérieur. Parfait pour moi. Ca diminue aumoins de moitié les possibilités de choses à faire et ca prend bien soin de la culpabilité de ne pas aller "dehors" alors qu'il fait beau. Reste à décider ce que l'on souhaite faire à l'intérieur maintenant. J'ai plusieurs options. Vous les connaissez toutes, ce sont les mêmes pour tout le monde. Je choisis d'en regrouper quelques unes afin de rendre l'utile, pas mal plus agréable.

Mon chéri est occupé au sous-sol à mettre de l'ordre dans son futur établi. Des trucs de gars. Je ne m'en mêle pas. J'entends sa musique même si la porte est fermée. Excellent. Je met donc la mienne, les sœurs Boulay, et je commence par la vaisselle en chantant à tue tête. Je lève les yeux pour réaliser que la fenêtre bénéficierait d'un bon p'tit nettoyage. Windex en main, je débute l'opération qui se terminera debout sur une chaise pour nettoyer du même coup les cadrages, les armoires de chaque côté, la lampe au-dessus et le plafond. Tant qu'à y être...

Une fois redescendue, mon regard se pose sur deux petits distributeurs de savon à main, en attente depuis aumoins 48 heures, d'être remplis. Je m'y met. La bouteille est presque vide alors après en avoir rempli un, je trouve une façon de faire tenir ma bouteille à l'envers sur l'autre; goutte à goutte, goulet sur goulet, il n'y aura pas de gaspillage. Je suis fière de moi. Je laisse le tout se faire tout seul.

Je décide de poursuivre l'aventure en me dirigeant vers mes portes patio. Fenêtres, cadrages, une fois au bas de la porte, j'étire mon bras vers la plinthe qui a elle aussi bien besoin d'un p'tit dépoussiérage. Je la suis, elle me mène loin la p'tite torieuse et puis on passe sous le convecteur... Aussi bien le faire lui aussi, tant qu'à y être....

Mon chéri remonte à la surface, pitonne sur l'ordi, à la recherche de quelque chose à clouer... Bon d'accord, il dit que c'est pour accrocher ses outils mais bon, moi je soupçonne qu'il veut simplement se trouver une raison d'aller à la quincaillerie. Je me rapproche de lui, histoire de profiter un peu de sa présence et j'aperçois des taches à la base de mon ilot. Me revoici à 4 pattes, jasant allègrement de tout et de rien avec mon chéri. Évidemment, l'ilot y passe au complet. Mon chéri se lève et annonce finalement qu'il doit aller au Rona. Je passe mon tour; j'ai déjà donné cette semaine.

Le voilà parti sous la pluie. Le silence me fait réaliser que les sœurs ont fini de chanter. J'en profite pour ouvrir la télévision, espérant y voir un bon vieux film de Robin Williams. Il me trotte dans la tête celui-là, c'est pas possible comment la mort de quelqu'un qu'on ne connait même pas personnellement peut nous affecter. Quelle tristesse. Je défile les chaines, rien de Robin mais tout de même un autre film relativement intéressant. Ca fera l'affaire. Je me fait un petit déjeuner, un 2e café et je m'installe devant la télé. Une fois le tout avalé, je concocte un plan. J'époussette et nettoie mes fenêtres au salon pendant le film et je poursuis l'attaque de ma cuisine pendant les commerciaux. Efficace la fille non?

Ce fut donc une succession d'aller-retour qui, je dois bien l'avouer, fut plus ou moins efficace. J'ai réussit à tout faire mais en un temps record de lenteur... Ce qui n'est pas peu dire considérant que je ne suis pas vite vite pour commencer. Quelques minutes avant la fin du film, je troque mon chiffon pour de la Salsa afin de mettre mon énergie sur la fabrication de savoureux nachos avec mon fils qui a faim. Il fait la guacamole, je m'occupe du reste. On bouffe, il disparait, je retourne à mes torchons.

Après avoir choisi une autre émission de télé, je m'attaque à la salle d'eau, puis à l'aspirateur, toujours au fil des commerciaux. Le temps passe. Mon fils part travailler, mon chéri revient les mains pleines de trucs à clouer et moi je suis toujours là, les fesses sur le bout du "pouf", attendant la venue du prochain commercial pour poursuivre ma mission.

J'ai fini par finir... Ca aura juste été un peu plus long qu'à l'habitude. Peut-être que demain j'attaquerai l'étage ou le sous-sol, qui sait? Ca dépendra de la température et de mon humeur. Après tout, je suis en vacances, je fais ce que je veux.

Il est tard maintenant. Il pleut toujours. La maison sent un mélange de Windex et de nachos. Je vous écris ces quelques mots chaque fois qu'il y a un commercial. J'adore ces journées de pluie ou tout devient plus calme et plus lent... 

lundi 11 août 2014

Tranche de p'tit couple

Dimanche après-midi, 15h30. Quincaillerie quelconque. Département du fin fond du magasin, rangée des planches de bois. Bon d'accord, je suis certaine qu'avec un p'tit effort, j'pourrais trouver un nom plus élégant, genre: rangée des panneaux à projets... Ce serait cute non? On s'imagine déjà le "projet en question" terminé. Yé! :-)
 
Sérieusement, j'aime bien allé faire des commissions avec mon chéri mais je ne sais trop pourquoi, lorsqu'il me dit devoir aller à la quincaillerie, je crois bien que je tombe en mode plante verte. Je me convaincs que ce sera agréable et qu'on pourra aller prendre un café ensuite. Et on pars. Une fois arrivé, je prends tout-à-coup conscience de ma situation. Je ne dit pas un mot car j'ai choisi d'être là; je prends donc une grande respiration, met mon cerveau à "veille" et un pied devant l'autre, le suit pas à pas. Je regarde toujours discrètement vers le coin déco, cherchant à voir de loin quelque chose d'intéressant. Je finis toujours pas y aboutir mais pas sans avoir passé un minimum de temps entre 2 boites de clous. Quand-même. C'est comme si je sentais un devoir de blonde; après tout, c'est souvent moi qui lui demande de réparer ou rénover ceci ou cela. Appelons-ca un soutien psychologique dans ses décisions d'homme de garage. (On a peut-être pas de garage mais on est quand-même pu dans le temps des cavernes!) 
 
J'observe beaucoup dans ces moments là. Je l'observe lui, mon chéri, mon homme, dans son 2e habitat naturel. Il aime ces endroits, je le sais. Il marche d'un pas assuré, parle avec une aisance déconcertante un dialecte aux forts accents anglophones. Je ne suis pas certaine de comprendre ce qu'ils disent; je ne dis donc rien. J'observe l'activité à prédominance XY autour de moi. J'observe aussi les autres femmes; certaines parlent la langue et conversent confortablement dans cet univers de testostérone. Pas de problèmes pour elles. Je les envie ces femmes qui savent tout faire. Elles ne dépendent de personne. Enfin, on dirait. Parfois, dépendre de quelqu'un est un choix. Parfois, non. Parfois, c'est beaucoup plus compliqué que ça, je le sais bien. 
 
Puis on repart. Je continue à regarder tout autour de moi, une rangée après l'autre. On cherche sûrement quelque chose. Je fais attention de ne pas frapper d'autres automates qui comme moi, avancent au son. Je ne touche à rien, ou presque; parfois je me laisse aller à effleurer ce bois du bout des doigts. Tout est "brut" ici, rien de raffiné. Ca sent bon. Ca me rappelle l'atelier de travail de mon père, son "refuge" comme il l'appelait, dans le cabanon derrière la maison. Ca y sentait toujours bon le bois. Lorsqu'il rentrait pour dîner, il avait toujours du brin de scie dans les cheveux. Il sentait bon lui aussi. C'est peut-être pour ça que je continue à accompagner mon chéri à la quincaillerie...
 
Bon, on réactive le mode "veille"; on a trouvé ce qu'il nous fallait apparemment alors il est temps de partir. Prochain arrêt... La pharmacie. J'adore les pharmacies. On y trouve plein de trucs; des rangées et des rangées de "gogosses" de toutes sortes. Et ca sent si bon. J'y passerais des heures! On arrive, on entre. Je marche, il est derrière moi. Lorsque je me retourne pour voir ce qu'il fait, il ne dit rien. Chéri? Pas de réponse. On dirait bien que son cerveau est en mode "veille".... ;-)