lundi 11 août 2014

Tranche de p'tit couple

Dimanche après-midi, 15h30. Quincaillerie quelconque. Département du fin fond du magasin, rangée des planches de bois. Bon d'accord, je suis certaine qu'avec un p'tit effort, j'pourrais trouver un nom plus élégant, genre: rangée des panneaux à projets... Ce serait cute non? On s'imagine déjà le "projet en question" terminé. Yé! :-)
 
Sérieusement, j'aime bien allé faire des commissions avec mon chéri mais je ne sais trop pourquoi, lorsqu'il me dit devoir aller à la quincaillerie, je crois bien que je tombe en mode plante verte. Je me convaincs que ce sera agréable et qu'on pourra aller prendre un café ensuite. Et on pars. Une fois arrivé, je prends tout-à-coup conscience de ma situation. Je ne dit pas un mot car j'ai choisi d'être là; je prends donc une grande respiration, met mon cerveau à "veille" et un pied devant l'autre, le suit pas à pas. Je regarde toujours discrètement vers le coin déco, cherchant à voir de loin quelque chose d'intéressant. Je finis toujours pas y aboutir mais pas sans avoir passé un minimum de temps entre 2 boites de clous. Quand-même. C'est comme si je sentais un devoir de blonde; après tout, c'est souvent moi qui lui demande de réparer ou rénover ceci ou cela. Appelons-ca un soutien psychologique dans ses décisions d'homme de garage. (On a peut-être pas de garage mais on est quand-même pu dans le temps des cavernes!) 
 
J'observe beaucoup dans ces moments là. Je l'observe lui, mon chéri, mon homme, dans son 2e habitat naturel. Il aime ces endroits, je le sais. Il marche d'un pas assuré, parle avec une aisance déconcertante un dialecte aux forts accents anglophones. Je ne suis pas certaine de comprendre ce qu'ils disent; je ne dis donc rien. J'observe l'activité à prédominance XY autour de moi. J'observe aussi les autres femmes; certaines parlent la langue et conversent confortablement dans cet univers de testostérone. Pas de problèmes pour elles. Je les envie ces femmes qui savent tout faire. Elles ne dépendent de personne. Enfin, on dirait. Parfois, dépendre de quelqu'un est un choix. Parfois, non. Parfois, c'est beaucoup plus compliqué que ça, je le sais bien. 
 
Puis on repart. Je continue à regarder tout autour de moi, une rangée après l'autre. On cherche sûrement quelque chose. Je fais attention de ne pas frapper d'autres automates qui comme moi, avancent au son. Je ne touche à rien, ou presque; parfois je me laisse aller à effleurer ce bois du bout des doigts. Tout est "brut" ici, rien de raffiné. Ca sent bon. Ca me rappelle l'atelier de travail de mon père, son "refuge" comme il l'appelait, dans le cabanon derrière la maison. Ca y sentait toujours bon le bois. Lorsqu'il rentrait pour dîner, il avait toujours du brin de scie dans les cheveux. Il sentait bon lui aussi. C'est peut-être pour ça que je continue à accompagner mon chéri à la quincaillerie...
 
Bon, on réactive le mode "veille"; on a trouvé ce qu'il nous fallait apparemment alors il est temps de partir. Prochain arrêt... La pharmacie. J'adore les pharmacies. On y trouve plein de trucs; des rangées et des rangées de "gogosses" de toutes sortes. Et ca sent si bon. J'y passerais des heures! On arrive, on entre. Je marche, il est derrière moi. Lorsque je me retourne pour voir ce qu'il fait, il ne dit rien. Chéri? Pas de réponse. On dirait bien que son cerveau est en mode "veille".... ;-)
 
 
 
 

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