samedi 31 janvier 2015

Tranche de Patriotes

Ils portaient tous fièrement leurs chandails rouges, symbole d'un sentiment d'appartenance qui les unis. Ils avaient tous aussi le regard brouillé et la peine au fond du cœur, sentiment cette fois-ci partagé avec tou...s ceux qui étaient présents. J'ai rarement vu une église aussi pleine à craquer, sauf peut-être à la veille de Noël... J'ai encore moins souvent vu une église aussi pleine de beaux jeunes... Et définitivement jamais aussi pleine de joueurs de football! Les Patriotes de la Poudrière, vous connaissez? Si oui, vous connaissez sans nul doute Martin Charpentier. Le coach, le gardien de sécurité mais surtout, aux dires de tous ces jeunes, l'ami, le confident, le grand-frère, le modèle...

Il nous a quitté, trop tôt. Ce cœur, si grand, généreux, mille fois partagé, aura atteint son quota et tiré sa révérence. Ils se sont rassemblés, autant les anciens que les nouveaux, pour lui témoigner leur Amour, leur Admiration, leur Reconnaissance. Ils lui ont fait une haie d'honneur, à son arrivée et pour son dernier départ; ils ont témoignés du grand homme qu'il était, sur la différence qu'il a fait dans leur vie, sur le vide qu'il laissera derrière lui. Ils ont parlé de courage, de passion et de fierté, ils ont fait des "clins d'œil" que seuls eux et Martin pouvaient comprendre et ont lancé un dernier cri de ralliement, l'entourant, les coudes serrés, leurs larmes entremêlées. Ils étaient beaux à voir, ces jeunes, et sans s'en rendre compte, ils nous ont montré la face cachée de cet homme, si simple, discret, que peu de gens connaissaient mieux qu'eux.

Même si ce fut difficile, MERCI à vous tous d'avoir ouvert votre cœur et d'avoir partagé ce que Martin représentait pour vous. Vous êtes sa plus grande réussite et c'est à travers vous que sa mémoire perdurera...

jeudi 29 janvier 2015

Tranche de cpe : Le cadeau.

Me voilà assise par terre devant quelques enfants pendant qu'ils attendent sagement le retour de leur éducatrice; l'une d'entre eux, petite blondinette au regard coquin, me tend soudainement la main. Je lui tend rapidement la mienne, soucieuse de répondre à son besoin, quel qu'il soit. La voilà qui dépose sa main ouverte dans la mienne et la glisse doucement pour la ret...irer aussitôt. Je la regarde et constate qu'elle m'observe attentivement; je comprends vite que quelque chose m'a échappé. Je baisse les yeux... Je comprends. Une charmante "crotte de nez" verte et reluisante est confortablement installée dans la paume de ma main, gracieuseté de mademoiselle. Mon premier cadeau... J'adore ma job! 

mardi 27 janvier 2015

Tranche de soleil

Elle va mourir, il n'y a pas de doute là-dessus. Je sais, c'est cru mais c'est la vérité. Son cancer se la coule douce apparemment... Il prend de la place, toute la place. Oui, je le sais, c'est direct et choquant; mais c'est aussi cruel et injuste et par dessus tout, incroyablement triste. Il faut parfois dire les choses comme elles le sont...

Pourtant, quand je la regarde..., c'est la vie que je vois bien présente autour d'elle et en elle. Accueillante, souriante, pleine de vie, d'humour et d'esprit, sa personnalité taquine et sa nature "cool" sont toujours au rendez-vous; la maladie n'a pas trouvé le code d'accès pour ça! Il y avait bien longtemps que je ne l'avais vu mais oui, je la reconnais bien, c'est ma tante adorée, quelques couettes en moins.

Elle s'est installé dans un p'tit nid douillet, un endroit où l'on prend bien soin d'elle. Sa chambre est dorée de soleil et de sa grande fenêtre, on peut apercevoir le fleuve bien caché sous sa doudou de neige et de glace. Elle ne ferme jamais les stores, les rayons de soleil peuvent entrer et sortir à leur guise, ils sont toujours les bienvenues. Près de la fenêtre, un casse-tête à moitié fait, quelques objets personnels ici et là, des chaises confortables, un ordi tout près pour jouer et se changer les idées.
 
Elle me parle de sa vie, ses amours, ses amitiés, sa pêche, sa peinture, son p'tit frère adoré, le reste de sa famille si loin d'elle, sa maladie... Il y a tant de choses qui me reviennent en mémoire en l'écoutant et il y a tant de choses que je ne savais pas. Elle revient toujours au présent, c'est là qu'elle s'est installée me dit-elle, pour de bon. Je vois bien que c'est difficile; ses larmes coulent toutes seules et s'échouent sur son sourire. Contradiction. Combat. Je voudrais la serrer dans mes bras mais je n'ose pas. Je lui touche doucement la main.

Je retournerai la voir très bientôt. Ses stores seront toujours ouverts, son casse-tête un peu plus avancé, sa maladie aussi... Peut-être que sa famille se sera rapprochée, peut-être pas. Je sais qu'elle me sourira et que ses larmes aussi seront au rendez-vous. Je lui toucherai encore doucement la main, alliée dans son combat, jusqu'à ce que son soleil se couche...

dimanche 18 janvier 2015

Tranche de chicane

D'abord, les talons de bottes qui montent jusqu'au cou, ca claque sur un plancher d'église... Je n'y avais pas pensé! Je marche donc doucement sur le bout des pieds, appuyée sur mon chéri, comme un voleur qui se faufile "en douce". L'image est bonne car je dois bien l'avouer, je ne suis pas très à l'aise; les églises, c'est pas vraiment mon truc. Je n'ai rien contre elles tou...tefois, je veux que ce soit bien clair, c'est juste qu'à un moment de ma vie, le bon Dieu pis moi, on a eu une chicane... J'étais en colère après lui d'avoir emmené ma petite maman adorée. Voilà. Du haut de mes 18 ans, je l'avais déclaré "responsable" et même si avec du recul je comprends bien que c'était ma façon de vivre ma peine, nous ne nous sommes jamais vraiment réconcilié. On s'est bien croisé quelques fois, le temps d'un mariage, d'un baptême ou de funérailles, mais rien de plus. Bref, me voilà assise sur un banc d'église, sûre de rien mais constatant rapidement que je suis entourée de poils et de plumes... De quoi vous dites?? En fait, ce sont de coquettes vieilles dames, bien emmitouflées dans leurs chauds manteaux d'hiver. La cachette parfaite... Le bon Dieu ne me trouvera jamais ici.
Bien à l'abri dans ma jungle de fourrures, j'observe attentivement ce qui se passe autour de moi. De façon intéressante, c'est plutôt ce qui se passe à l'intérieur de moi qui finit par attirer mon attention. On dit bien que les églises sont des endroits propices au recueillement et à l'introspection, je me laisse donc aller vers ce voyage intérieur, sans résister. Aujourd'hui, c'est une petite famille que je suis venue soutenir dans ce qui est sans doute l'épreuve la plus difficile de leur vie : le deuil d'un des leurs. Je les observe. Ils sont assis tous les quatre un à côté de l'autre, bien collés par un lien plus fort que la mort. Mon cœur se serre, mes yeux se mouillent, l'impuissance vient me prendre doucement par la main. Je suis là pour eux mais je réalise vite que tout ceci m'amène ailleurs. Je me sens tout-à-coup ridicule avec mes vieilles rancunes; il est temps de faire la paix avec lui mais surtout avec moi. Étrangement, je me sens reconnaissante pour tout ce que la vie m'a donné jusqu'à maintenant. L'impuissance laisse ma main, la paix s'en empare immédiatement. La messe est finie, je me lève, un peu plus légère qu'à mon arrivée. Je quitte sans me retourner, bien consciente que je ne reviendrai pas ici avant un bon bout de temps. Les églises, ce n'est toujours pas mon truc. Je sais toutefois que la prochaine fois, je n'aurai pas besoin de poils et de plumes...

dimanche 11 janvier 2015

Tranche de bataille

Mon amie Marie se bat. Elle se bat quotidiennement avec elle-même et contre elle-même; c'est sa petite guerre personnelle et pourtant, elle n'a malheureusement rien d'unique. Ce n'est pas une bataille d'idées, ni une ...guerre de possessions ou encore moins un acte de vengeance envers quelques injustices et pourtant, c'est une question de vie ou de mort...
Pendant que les regards du monde se tournent vers la France, Marie se bat contre la maladie, sans éclat, sans attirer l'attention. Pendant que tous se soulèvent pour la liberté d'expression, elle continue, discrètement, sans se plaindre, à affronter son cancer.
Elle fait des blagues, Marie, comme si de rien n'était. Elle rit d'elle, de son manque d'énergie, de la poussière qui s'accumule sur son plancher alors qu'elle n'a plus la force et le goût de la ramasser... La sportive qu'elle est a dû mettre un frein à l'entraînement pour regarder passer le train qu'elle avait l'habitude de conduire. Assise sur son "pause" bien malgré elle, elle prend un jour à la fois, profitant des vraies choses, tel que le font toutes celles qui vivent de grandes épreuves. Elle est bien entourée Marie, elle a de la chance; elle récolte les fruits d'Amour et d'Amitié qu'elle a semé au fil des 59 dernières années. Ca sert à ca aussi la maladie : refaire son cercle social et ses priorités...
Il y a aussi Marie-Lynne dans la vie de Marie. Vous la connaissez tous cette petite fille, c'est le bébé tout mignon qui devenait tout émotif en écoutant la douce voix de sa maman qui chantait. Ce petit ange, c'est la petite fille de Marie et c'est aussi une des raisons qui la pousse à continuer, lui donne le désir de ne pas abandonner.... Il y a aussi Colin, Jakob, Tristan, Alain, Julie... et j'en passe. Quand Marie parle de se battre, c'est pour être avec eux encore longtemps. Il faut choisir nos batailles parait-il? Marie n'a pas choisit la sienne mais moi je le ferai. Je choisis de soutenir Marie, Lyne, Karine et toutes les autres... Non, je ne suis pas Charlie, je suis Marie ! 

vendredi 9 janvier 2015

Tranche de résolution

Le vrai terme est : stretching thérapeutique... Personnellement, j'appellerais plutôt ça de la torture infligée volontairement. Vous connaissez? Ca y est, j'vois un sourire qui se dessine doucement au coin de vos lèv...res... D'accord, je l'avoue, ca peut paraître un peu "élémentaire" pour ceux qui courent, sautent, nagent, pédalent, patinent ou dansent mais lorsqu'il s'agit de se remettre en forme, c'est un début non?
Imaginez moi, assise par terre dans un sous-sol d'église surchauffé, en position d'étirement de style Yoga... plus ou moins réussie... les dents serrées, les joues rouges, la sueur au front, me disant que c'est bon pour moi. Me répétant que c'est bon pour moi. Sans grande conviction. J'exagère à peine. Oui, je sais ce que vous pensez... Une autre victime d'une résolution du nouvel an! Vous avez raison.
Je me réveille ce matin, "raquée"; comment diable est-ce possible après s'être étiré pendant une heure??? Moi qui avait comme surnom "la planche à repasser" quand j'étais jeune à cause de ma souplesse légendaire, je dois vous avouer que ce sera un défi ce cours... Mais je ne lâcherai pas. Pas tout de suite du moins... Parce que c'est bon pour moi, c'est bon pour moi, pour moi.... moi.

samedi 3 janvier 2015

Tranche d'après...

Tranquille vous dites? On dirait que toute la maisonnée est sur "pause" en ce froid samedi matin de janvier. Après une semaine de "visites", c'est une pause bien appréciée. J'ai vu un "post" sur facebook qui disait que le Père-Noël et tous ses lutins se la coulaient douce quelque part en Jamaïque; je les comprends bien. Un p'tit break avant de recommencer la fabrication au gra...nd Nord.
Autour de moi trainent des plats de chocolats et de bonbons, les armoires sont pleines de chips et de desserts achetés en trop grandes quantités, vestiges de quelques festivités récentes. La tentation est plus que forte... On rationalise en se disant que ca arrive juste une fois par année, même si ce n'est pas vrai. Heureusement qu'il y a des restants de bouffe toutefois, ca donne un break les restants. C'est bien agréable quand on a des ados.
La maison est encore toute endimanchée; elle a fière allure avec ses belles décorations festives. Je ne lui dirai pas tout de suite que ce sera bientôt terminé; je la laisserai se pavaner encore un peu, elle le mérite bien.
Le chat est sorti de sa cachette; ca fait une semaine qu'on ne l'a pas vu. J'exagère un peu, évidemment, mais disons qu'il ne raffole pas de ces regroupements d'humains ou tous tendent la main dans l'espoir de le flatter un peu. Il en profite parfois, jamais bien longtemps. il repart comme il est arrivé, sans dire un mot et sans se retourner.
J'entends une alarme qui sonne au loin, son doux et diffus; elle vient de la chambre au sous-sol je crois. Royaume de l'aîné, qui est revenu au bercail le temps de reprendre son souffle entre deux sessions. Aucun mouvement toutefois; seulement une belle tentative de se réveiller à une heure raisonnable on dirait. Peut-être que je m'en mêlerai, peut-être pas.
Vallière chante "On va s'aimer encore" à la radio et je sais qu'il a bien raison. Dans quelques heures à peine, la vie reprendra son cours, sans décos, ni fla-fla, seules quelques résolutions prises avec un trop plein de bonne volonté seront encore là; certaines se feront un nid, d'autre iront rejoindre le Père-Noël et ses lutins.
Je pense encore à ce que je ferai de mon "après"... Ca ne dure pas longtemps un "après", à peine 2 ou 3 jours... Je dois donc me dépêcher de décider. Peut-être que je ne ferai rien de spécial finalement... Et puis après???