dimanche 3 décembre 2017

L'Amour entre deux cuillères


Hier, lors d'une petite escapade au centre commercial, je me suis retrouvée devant le comptoir de crème glacée; que voulez-vous, ça prend de l'énergie magasiner!  Me voilà donc en file derrière ce monsieur, élégant, d'un certain âge et arborant fièrement la moustache et le chapeau, accessoires mettant la touche finale à un look très soigné. 
Ce qui attire tout de suite mon attention toutefois, c'est son sourire et l'assurance avec laquelle il passe sa commande; il semble vraiment savoir ce qu'il veut ce monsieur! Pendant que la jeune fille s'active à préparer ce qu'il a choisit, je regardes partout, hésitant à faire un choix tellement tout me fait envie.
C'est à ce moment que je sens son regard sur moi, souriant :
- Pas facile de choisir hein?
- Non, en effet. Tout à l'air si bon!
Il sourit tendrement comme le font ces gens bons et attentionnés.
- Et vous, qu'avez vous choisit?
Lui demandais-je avec un brin de curiosité, je dois bien l'avouer.
- Moi, j'ai prit un sunday aux petits fruits!
Me répond-t-il avec un sourire de satisfaction évident. Je me retourne vers la jeune fille qui s'affaire toujours à répondre au souhait de notre monsieur à la dent sucrée afin de voir "live" de quoi il en retourne exactement. Elle se retourne et se dirige vers nous, offrant gracieusement la coupe en question à notre monsieur encore plus souriant; il la prend précieusement, me regarde, me fait un clin d’œil des plus coquins et il ajoute:
- ... avec deux cuillères!! 😉
Un énorme sourire se forme instantanément sur mes lèvres pendant que je fond doucement à l'intérieur... Je ne sais pas qui sera à l'autre bout de cette deuxième cuillère mais je soupçonne une dame avec un beau foulard, peut-être même un chapeau à plume, certainement une complice, en partie responsable de son look soigné et clairement à l'origine de son sourire et de l'éclat dans ses yeux.
Je retourne m’asseoir auprès de mon chéri, un p'tit sunday au chocolat dans les mains, cherchant des yeux mon monsieur; je ne le vois nul part mais ça ne fait rien, j'aime bien l'image que je me suis créée. Je me retourne alors vers mon chéri qui ne se doute de rien, je lui souris, il fait de même et je vois bien dans son regard qu'il sent que quelque chose m'anime à l'intérieur... Et l'envie irrésistible me prend d'aller chercher une autre cuillère! 💕

lundi 10 octobre 2016

Le super héro de William


Le chéri de Geneviève est grand et fort, gentil et sensible et avec toute l'assurance du monde, un "fan" de Batman! C'est comme si le gamin en lui refusait de laisser toute la place à l'adulte, l'homme, le côté sérieux de devenir "grand". C'est peut-être aussi parce que le gamin en question a encore besoin de la force et du courage que lui procure discrètement son super héro...
Maintenant que le chéri de Geneviève a endossé son tout nouveau rôle de... papa, il s'apprête à assumer la plus grande des responsabilités et la plus belle des aventures de sa vie. Être un nouveau papa comporte son lot de responsabilités et d'insécurités; soutenir sa p'tite famille en étant présent et disponible même si l'on doit aller travailler tous les jours, être ouvert et flexible pour comprendre et s'ajuster à cette nouvelle réalité qui nous dépasse, transforme notre vie et bien-sûr, celle de la nouvelle maman et tout ceci, comme vous le savez, sans nécessairement avoir la possibilité de dormir suffisamment... Ouf!
Quelque chose me dit toutefois que tout ceci, le côté gamin, le grand et le fort + le gentil et sensible auront tôt fait de se rallier et de faire équipe avec la force et le courage pour d'abord rester debout mais aussi pour soutenir la merveilleuse maman et surtout, pour créer le plus incroyable papa des temps modernes qui soit, parce que voilà, c'est au tour de William d'avoir besoin d'un super héro!

mardi 20 septembre 2016

Le voeu de Geneviève - enfin exaucé.

Petits malaises de fin de soirée; « ça passera » se dit-elle sans y prêter trop d'attention. Un p'tit bain peut-être, une bonne nuit de sommeil sûrement... Non. Rien n'y fait. Bébé William fait sentir sa présence et il n'y a plus de doute sur ses intentions. On réveille papa, on s'habille et on part pour l'hôpital avec comme guide, rien de moins que la superbe et bienveillante pleine lune des moissons, illuminant leur chemin et s'assurant d...'attirer l'attention de tous comme le faisait Gotham City lorsqu'ils avaient besoins de Batman!

À l'hôpital, c'est la routine habituelle. Tout va bien. Le processus normal suit son cours jusqu'à ce que vienne le temps de "pousser". Trois longues heures s’écoulent et malgré la bonne volonté et les efforts combinés de la maman (à bout de souffle) et du personnel médical, rien n'y fait. On décide donc de donner un p'tit coup de main à la nature et en deux temps trois mouvements, voilà que William se pointe bruyamment le bout du nez. Bruyamment ?? Oui, dans le sens de « pas en silence du tout ». Monsieur est en pleine forme et s'assure que tout le monde soit au courant. Voilà ce qu’on appelle une « grand entrance » ! À peine sorti de son nid, monsieur ouvre les yeux et observe ce qui en est de ce nouveau monde auquel il a enfin accès !

Bien-sûr, il est magnifique ! Tout mignon avec sa belle chevelure et son énergie bien palpable. La maman se porte bien, si belle et déjà bien installée dans son nouveau costume de maman. Le papa, fier comme ça se peut pas, se remet tout doucement de ses émotions. William est né et il porte déjà en lui la volonté que signifie son prénom et la lumière de cette lune protectrice qui leur montra le chemin en cette chaude nuit de fin d'été. Un p'tit quelque chose me dit que ce sera notre petit « Batman » à nous ! Bienvenue William !!!

dimanche 10 avril 2016

Bonheurs en pyjama

On m'a récemment demandé quel était l'un des mes plus beaux moments en famille. Bonne question n'est-ce pas? Je vous vois déjà en train de fouiller dans votre mémoire pour trouver le vôtre...
Après y avoir réfléchi un brin, je décide de poser la question à mon chéri, curieuse de savoir sa réponse. Le voyant prendre sa pose de réflexion, les yeux dans le passé, je m'installe et je l'observe, sans réaliser que ce faisant, je me connectais à lu...i, à nous, à ce fil invisible qui uni bien des vieux couples.
Il m'a finalement regardé et a sourit avec toute cette affection et cette tendresse que je lui connais bien et qui m'a fait craqué dès le début; je savais qu'il avait trouvé son moment. Je prends parole la première et je lui dis que pour moi, en fait, certains de mes plus beaux souvenirs correspondent à des moments fort simples, sans fla-fla, lorsque les boys étaient encore tout petits et que l'on devait voyager de nuit les 12 heures qui nous séparaient de nos familles. Avant que je n'ai le temps d'ajouter quoi que ce soit, je vois son sourire s'élargir d'un seul coup, ses yeux briller et lui d'ajouter qu'il pensait justement à ces mêmes moments!!!
Je le regarde, quand-même assez étonnée je dois dire et nous voilà en train de se partager des anecdotes sur toutes ces fois où nous nous sommes arrêtés en pleine nuit dans les seuls restos ouverts à l'époque, les Tim Hortons, pour permettre aux enfants de se dégourdir un peu et manger une bouchée et pour nous donner la chance de faire le plein de café, chauffer une bouteille de lait au passage et changer une autre couche... Je les vois encore courir partout entre les tables vides, en pyjamas, la suce au coin de la bouche et les cheveux ébouriffés, riant aux éclats sous les regards attendris des rares clients présents.
Moments de complicité, de tendresse, de bonheur. Bien-sûr, ce n'était pas toujours facile, il y avait aussi les crises de larmes, les incalculables dégats de toutes sortes et surtout, surtout, la fatique partagée. Non, il n'y avait pas d'aéroports, de plages magnifiques, de montagnes de cadeaux ou de gâteaux d'anniversaire, il n'y avait même rien d'extraordinaire ou de couteux; il n'y avait que nous cinq dans un contexte hors de l'ordinaire, avec seul l'amour que l'on ressent envers nos enfants pour nous garder réveillé et nous permettre d'apprécier ces moments et de s'en rappeler toutes ces années plus tard... Comme un souvenir commun, voyageant dans notre fil invisible.

dimanche 3 avril 2016

Montréal, ma rivale!

Avec le printemps viennent les réponses d'admission pour le Cégep et l'Université. Petite parenthèse dans la vie de ces jeunes où pour la toute première fois, ils font un choix de carrière; période de stress et d'espoir où ils rêvent les yeux bien ouverts à ce qui pourrait être. Pour les parents, sentiment doux-amer où l'on souhaite plus que tout que ca fonctionne pour eux, même si cela signifie les laisser partir...
Par chez nous, c'était la 3e (et dernière) fois que cette parenthèse planait au-dessus de nos vies; mon grand Alex, mon benjamin, mon bébé, vient de lui dire "oui" à son tour. Comme on choisit de vivre ensemble ou de se marier, il a choisit de partager sa vie avec elle... Montréal, ma plus grande rivale. Elle l'aura séduite, lui aussi, comme elle l'a fait avec ses deux grands frères avant lui, à coup de promesses de nouveautés. Il faut bien avouer que sous ses airs de grande ville, elle cache un p'tit quelque chose de bien charmant, de bien excitant, de bien différent de Drummondville...
Et toi McGill, je sais que tu es de connivence avec elle; mettant en valeur tout tes plus beaux atouts pour le convaincre de te choisir, toi et personne d'autre. Tu as gagné, encore une fois; ils sont tous les trois sous ton charme.
Alex prendra donc à la fin de l'été le même chemin que ses frères; il ira là où les conversations sont scientifiques, là où règne la Physique. Il y sera comme un poisson dans l'eau, je le sais déjà. Il est plus que prêt! Tout son corps et son esprit vibrent déjà à l'idée de débuter ce nouveau chapitre de sa vie. Je le comprend. J'ouvrirai donc ma main pour une troisième et dernière fois et je le laisserai partir à son tour, fière de lui comme on peut à peine l'imaginer.
Derrière lui, il laissera une chambre vide. La troisième. La dernière.
Montréal, je te l'accorde, tu as beaucoup à offrir à ces jeunes esprits assoiffé de tout découvrir alors je te les confie. Permet leur de vivre leurs expériences et de devenir ceux qu'ils rêves d'être mais s'il-te-plait, prends en soin. Je ne serai pas loin. Je ne serai jamais loin. Je serai juste un peu occupée à moi aussi tourner la première page de ce nouveau chapitre de ma vie.

vendredi 11 mars 2016

Tranche de flocon


Vous connaissez cette magnifique chanson de Brel: "Voir un ami pleurer" ? Cette poésie, sur fond de musique, exprime bien toute la peine et l'impuissance ressentie lorsque quelqu'un que l'on aime vit un moment difficile.

J'ai une amie qui a perdu le goût de rire ; celui avec qui elle aimait tant s'amuser est parti. Sans avertissements. Sans préliminaires. Sans négociations. Il a bien réfléchi et il a prit sa décision. La meilleure pour lui, sans doute.

Lui, si gentil habituellement, est parti sans trop s'en rendre compte, avec la moitié de ses hier, ses aujourd'hui et ses demain.
Elle, si forte habituellement, a senti le plancher s'ouvrir sous ses pieds, avalant du même coup, tous les morceaux de vie qui lui restait.
Lui, sans le vouloir, est parti également avec toute la confiance qu'elle lui avait si précieusement confiée.
Elle, sans le vouloir, s'est mise à avoir peur, à avoir mal et à avoir froid.

Et puis il y a eu le silence entre eux. Nécessaire.

Il a recommencé à vivre, une nouvelle vie, avec elle. L'autre elle.
Elle s'est relevé, a ramassé les morceaux un à un et s'est mise à les rassembler. Courageusement. Un peu pour elle mais surtout pour eux, ses p’tits amours.

Et moi je voudrais avoir une baguette magique et effacer tout ça. Pour qu'elle recommence à sourire, à s'amuser, qu'elle n'ait plus mal, plus peur aussi. Je n'y peux rien alors je reste là, à côté d'elle, j'attends. Je bouge quand elle bouge et je m'immobilise quand elle n'en a plus envie. Elle dit se sentir gelée et froide comme un flocon. Je vois déjà sa force et sa lumière se frayer un chemin à travers les fissures. Elle ne le voit pas. Moi, oui. Même à travers la glace. Je resterai là, avec elle, le temps qu'il faudra, jusqu'à ce qu'elle le voit, jusqu'à ce qu'elle n'ait plus froid.

lundi 30 novembre 2015

Tranche d'honneur et de sucre à la crème

J'étais toute seule cet après-midi alors j'en ai profité pour sortir le sapin et les décos de Noël mais finalement, tout est resté dans un coin du salon car l'idée m'est venue de plutôt, "ré-essayer pour la 1000e fois" la recette de sucre à la crème de ma mère. Ca faisait un "bail" que je n'avais tenté de la refaire cette fameuse recette car honnêtement, j'avais tout simplement abandonné le projet. Pourquoi? Parce que je la ratais tout le temps, voilà! Vous pensez que j'exagère? Demandez donc à mon escouade de testostérones... C'était devenu une blague entre nous. Je ne saurais vous expliquer qu'est-ce qui fait qu'une recette que je maitrisais aussi bien (et qui était devenue ma signature!) soit tout-à-coup devenue impossible à réussir mais bon, c'était quand-même ça la réalité.
La recette de sucre à la crème de ma mère est une de ces recettes ou vous devez brasser et gouter continuellement afin d'atteindre la bonne texture. Lorsque trop cuit, c'est de la roche; impossible à manger (ou même à extraire du chaudron!). Lorsqu'au contraire ce n'est pas assez cuit, c'est "ark" mou et collant, genre... pu capable de décoller ça de vos dents!
Et bien cet après-midi, je ne m'explique trop pourquoi mais je l'ai réussit. (Yé!) Comme le faisait ma mère dans le temps, je l'ai donc étendu tout doucement sur le popcorn que je venais de placer en une seule couche au fond du pirex. Le sucre à la crème, avec sa texture parfaite, s'est faufilé habilement entre les popcorn, occupant tout l'espace libre et enveloppant tout sur son passage de sa belle couleur dorée et veloutée, créant le parfait mélange sucré-salé. Miam!
Drôle de recette vous dites? En effet... Je ne connais personne d'autre qui la fait. Ca s'insère je crois dans la catégorie des recettes uniques de nos mères dont on ne réalise l'originalité qu'une fois assez grand pour comprendre... Dans mon cas, ce fut un jour où il fallait apporter un dessert à l'école pour une petite vente entre élèves. Bien fière de mon plat et assurée de sa popularité, qu'elle ne fut pas ma surprise de voir tout le monde lever le nez sans gêne ou oser dire :"C'est quoi ça?" avec un air de dégout. À la fin de la journée, pas une seule portion vendue; ne voulant rapporter le plat et son contenu à la maison et risquer de faire de la peine à ma mère, j'ai décidé de l'offrir gratuitement à mes amis. Bien-sûr, j'ai dû insister un peu au début mais dès que le délicieux mélange s'est retrouvé sur leurs lèvres, ils furent conquis et le mot s'ébruita à une vitesse telle que je n'ai même pas eu le temps de m'en sauver un p'tit morceau! Satisfaite, j'avais sauvé l'honneur de ma mère.
Je ne sais trop pourquoi je vous raconte tout ceci aujourd'hui, comme je ne sais trop pourquoi j'ai eu l'envie soudaine de faire ce dessert cet après-midi mais ce que je sais toutefois, c'est que cette histoire m'a trotté dans la tête tout le temps que j'ai cuisiné ce délice, comme si quelqu'un me soufflait des souvenirs à l'oreille... Petit cadeau de Noël en avance peut-être? Il semblerait en tout cas que j'ai réussit à sauver mon honneur... C'est les boys qui vont être contents! (Merci mom!)