lundi 30 novembre 2015

Tranche d'honneur et de sucre à la crème

J'étais toute seule cet après-midi alors j'en ai profité pour sortir le sapin et les décos de Noël mais finalement, tout est resté dans un coin du salon car l'idée m'est venue de plutôt, "ré-essayer pour la 1000e fois" la recette de sucre à la crème de ma mère. Ca faisait un "bail" que je n'avais tenté de la refaire cette fameuse recette car honnêtement, j'avais tout simplement abandonné le projet. Pourquoi? Parce que je la ratais tout le temps, voilà! Vous pensez que j'exagère? Demandez donc à mon escouade de testostérones... C'était devenu une blague entre nous. Je ne saurais vous expliquer qu'est-ce qui fait qu'une recette que je maitrisais aussi bien (et qui était devenue ma signature!) soit tout-à-coup devenue impossible à réussir mais bon, c'était quand-même ça la réalité.
La recette de sucre à la crème de ma mère est une de ces recettes ou vous devez brasser et gouter continuellement afin d'atteindre la bonne texture. Lorsque trop cuit, c'est de la roche; impossible à manger (ou même à extraire du chaudron!). Lorsqu'au contraire ce n'est pas assez cuit, c'est "ark" mou et collant, genre... pu capable de décoller ça de vos dents!
Et bien cet après-midi, je ne m'explique trop pourquoi mais je l'ai réussit. (Yé!) Comme le faisait ma mère dans le temps, je l'ai donc étendu tout doucement sur le popcorn que je venais de placer en une seule couche au fond du pirex. Le sucre à la crème, avec sa texture parfaite, s'est faufilé habilement entre les popcorn, occupant tout l'espace libre et enveloppant tout sur son passage de sa belle couleur dorée et veloutée, créant le parfait mélange sucré-salé. Miam!
Drôle de recette vous dites? En effet... Je ne connais personne d'autre qui la fait. Ca s'insère je crois dans la catégorie des recettes uniques de nos mères dont on ne réalise l'originalité qu'une fois assez grand pour comprendre... Dans mon cas, ce fut un jour où il fallait apporter un dessert à l'école pour une petite vente entre élèves. Bien fière de mon plat et assurée de sa popularité, qu'elle ne fut pas ma surprise de voir tout le monde lever le nez sans gêne ou oser dire :"C'est quoi ça?" avec un air de dégout. À la fin de la journée, pas une seule portion vendue; ne voulant rapporter le plat et son contenu à la maison et risquer de faire de la peine à ma mère, j'ai décidé de l'offrir gratuitement à mes amis. Bien-sûr, j'ai dû insister un peu au début mais dès que le délicieux mélange s'est retrouvé sur leurs lèvres, ils furent conquis et le mot s'ébruita à une vitesse telle que je n'ai même pas eu le temps de m'en sauver un p'tit morceau! Satisfaite, j'avais sauvé l'honneur de ma mère.
Je ne sais trop pourquoi je vous raconte tout ceci aujourd'hui, comme je ne sais trop pourquoi j'ai eu l'envie soudaine de faire ce dessert cet après-midi mais ce que je sais toutefois, c'est que cette histoire m'a trotté dans la tête tout le temps que j'ai cuisiné ce délice, comme si quelqu'un me soufflait des souvenirs à l'oreille... Petit cadeau de Noël en avance peut-être? Il semblerait en tout cas que j'ai réussit à sauver mon honneur... C'est les boys qui vont être contents! (Merci mom!)

dimanche 15 novembre 2015

Tranche de perspective

- J'ai eu 50 ans.
- Ho! C'était ta fête?
- Oui.... Pis j'ai eu 50 ans....
- Ok. Ben... Bonne fête!
- Merci mais j'ai eu 50 ans tsé.
- Ouain pis??
- Ben, c'est comme genre un demi siècle là!
- Ouain pis??
- Ben là! Y ont même ouvert une capsule temporelle qui datait de 50 ans y a une couple de semaine...
- ...
- En tout cas.
- Tu veux tu un café?
- Oui, merci. Pis toi, comment ca va?
- Bof! Moyen. J'me sens comme tsé l'expression : "Je suis Paris".
- Ouain........ Moi avec.
- C'est poche quand-même.
- Mets en.
- Tiens ton café.
- Merci.
- On écoutes tu les nouvelles pour voir si y a du nouveau?
- OK

dimanche 18 octobre 2015

Petite poésie d'automne

Elles lâchent prise, l'une après l'autre, comme saisies d'un instinct plus fort qu'elles, plus fort que tout. Le vent s'en mêle, les étourdissant au passage, les aidant à faire le pas; puis juste au bon moment, attrapées par un rayon de soleil, elles glissent doucement, dans une valse où l'on ne contrôle rien, enivrées de tant de liberté.
Et les enfants, poussés par un besoin incompréhensible, un appel viscéral, iront courir et s'y jeter face premiè...re, le vent dans le visage, les joues rosies, le nez qui coule, le sourire bien accroché et respirant à plein poumons des racines de souvenirs...
Et elles, comme muées par un instinct maternel, iront s'installer juste là, agrandissant ainsi le tapis qui les accueillera, protégeant ainsi leurs petits nez et leurs petits derrières, s'unissant ainsi dans un souvenir impérissable.

lundi 28 septembre 2015

Tranche de bière

Dimanche, 19h00. Soir d'éclipse lunaire. Nous sommes pour une rare fois depuis des semaines, assis tous les 5 autour d'une table ronde dans une petite brasserie de la rue St-Denis à Montréal. C'est la fête du benjamin de la famille. 18 ans. Rien de moins. Mes 3 boys ne sont plus des enfants. C'est un constat. Je les regarde assis côté à côte, chacun a sa couleur de bière, reflet de leur identité propre, même si la génétique ne ment pas sur leur lien de fraternité.
Le fêté, calme, observe les échanges entre ses deux frères, y mettant son grain de sel occasionnellement. Son regard, souvent attiré vers le bas, vers celle qui occupe ses pensées et son cœur depuis quelques semaines seulement. Il est discret mais je vois bien les sourires qu'elle dépose sur ses lèvres, même à travers un téléphone, même à 100km de distance. Il est beau à voir. Elle, je ne la connais pas encore mais je l'aime déjà parce qu'elle le rend heureux et ca me suffit.
Pendant ce temps, les deux aînés discutent mathématiques et concepts de physique, bifurquant occasionnellement vers des sujets auxquels je peux participer. Mon chéri, confortablement assis, écoute attentivement ces échanges et y participe de temps à autre. Il sourit aussi en me regardant le regarder. Je ne peux rien lui cacher.
Moi, je bois ma p'tite blonde, attentive à toutes ces conversations et à tout le reste aussi... Ce qui se cache derrière les regards, les couleurs de bière et les éclipses lunaires. On fait un "deal" tout le monde ensemble que tant que possible, à chacune de leur fête, on remet ça! J'ai déjà hâte de voir quelle couleur de bière ils choisiront la prochaine fois!

Tranche de vie

Il habitait à quelques pas seulement, prenait le même autobus que mes boys, jouait sur la même patinoire du coin lorsqu'ils étaient tout petits. Je ne le connaissais pas personnellement ce beau jeune homme mais je savais qu'il existait et qu'il vivait sa vie quelque part tout près. Il avait 19 ans. Il s'est enlevé la vie et sans le vouloir, a soufflé sur celle de tous ceux qui l'aimaient tendrement.
L'automne dernier, un autre jeune homme du même âge nous a ...quitté sans dire aurevoir. Cette fois-ci, dans un accident de voiture. Lui aussi, sans le vouloir, est parti avec une parcelle d'âme de ceux qui l'aimaient plus que tout.
Et il y en a eu d'autres...
Assister à distance à de telles tragédies n'a pas le même impact que si notre vie est intimement reliée à la personne. Après le choc, la vie reprend plus vite son cours et nous voilà en train de mettre un pied devant l'autre. J'avance donc mais je sens que mon pas a changé. Avec eux, est parti mon sentiment de sécurité, mon illusion que rien de mal ne pouvait arriver à ceux que j'aime. Pour combler cet espace laissé vacant, la peur et l'inquiétude ont vite fait de se pointer le bout du nez. Pas question de leur laisser prendre toute la place toutefois, je garde donc ma main étendue devant moi dans un geste protecteur. Je sais qu'ils sont là, attentifs à la moindre occasion de se rapprocher et parfois, je les sens si près qu'ils m'étouffent et j'ai peine à respirer.
Durant la dernière année, mon regard sur la vie et sa fragilité a changé. Durant la dernière année, mon regard sur mes enfants a changé. Je croyais le savoir mais je n'avais rien compris au fond. Personne n'est à l'abri. Pas mon p'tit voisin, ni le fils de mes amis et aucun des autres qui sont partis.
J'attends donc patiemment qu'il revienne, ce sentiment de sécurité, même si je sais qu'il aura sûrement un peu changé, qu'il aura prit un air de vieux. Ca ne fait rien. Je le prendrai ainsi et chaque fois que je le regarderai en face, je me rappellerai de ceux qui sont partis trop vite. Ca me rappellera l'importance d'aimer, d'apprécier chaque moment partagé et surtout, surtout, de ne jamais prendre pour acquis.

jeudi 27 août 2015

Tranche de fumée

Whooo! On dirait que j'ai 7 ans! J'ai des papillons dans le ventre... Je me sens toute excitée! Quel drôle de "feeling" quand-même... C'est la faute de tous ces avions qui volent au-dessus de notre tête depuis ce midi en préparation du spectacle aérien de ce week-end! Ils sont beaux, puissants, bruyants et magnifiques! J'adore!!!
Quand je n'étais encore qu'une toute petite blondinette, mon père, un TRÈS grand amateur d'avions, ne pouvait résister à la tenta...tion de sortir dehors chaque fois qu'un avion osait emprunter le corridor aérien surplombant notre maison (vous voyez bien que j'ai le vocabulaire d'une fille "de gars d'avion"!). Influençables comme le sont tous les enfants, il nous entrainait dans cette drôle d'habitude et il n'était pas rare de voir la table se vider d'un seul coup pendant le souper! Seule ma mère restait sagement assise ne ressentant aucunement le besoin d'accourir pour voir une millionième trace de fumée s'effacer tranquillement entre deux nuages. Nul besoin de vous expliquer bien longtemps que j'en ai vu des spectacles aériens! C'est donc avec étonnement, nostalgie mais beaucoup d'excitation que j'ai passé l'après-midi dans la fenêtre de mon bureau, les yeux rivés vers le ciel! (J'ai quand-même travaillé un peu... Ma boss est dans mes contacts!)
Aujourd'hui, mon père est décédé et il y a belle lurette que je n'ai assisté à une telle prestation. C'est clair que j'irai voir ces acrobaties aériennes ce week-end et je sais bien que pendant que je regarderai vers le haut, mon papa lui, les admirera vers le bas, le sourire aux lèvres. Qui sait, avec un peu de chance, peut-être qu'entre deux traces de fumée, nos regards se croiseront!

Tranche de cire

C'est à son tour de regarder en avant et d'imaginer ce qui l'attend là-bas, dans ce grand Montréal plein de nouveaux défis. Son grand frère y est déjà, le Droit plein la tête et le reste du corps bien occupé par tout ce que cette ville aux 100 clochers a à offrir! Pour lui aussi ce sera le cas, je le sais déjà... Facile... Rien qu'à le regarder rêver tout éveillé! Son choix s'est arrêté sur McGill et ses accents de Shakespeare pour se remplir la tête de tout...e cette Physique qui le passionne tant! C'est à son tour de joindre les rangs de tous ces beaux jeunes qui s'affèrent à changer le monde.

C'est donc en marchant à travers les allées de fourniture scolaire du Wal-Mart avec lui que j'aperçois une grosse boite de crayons de cire de toutes les couleurs. Sans même réfléchir, je la saisit, l'ouvre et en respire l'odeur à pleine narines! Souvenirs nostalgiques et sentiments de bien-être font immédiatement irruption dans mon esprit. Bonheur. C'est à ce moment que je l'aperçois me regardant d'un drôle d'air... Je lui souris en approchant la boite et lui dit simplement : " Fais moi confiance et prends une grande respiration, tu vas voir, ca sent ton enfance!" Il s'exécute et un énorme sourire apparait sur son visage... Magie partagée. Mine de rien, ca m'a rassurée; je sais maintenant qu'il doit partir pour un jour avoir sa propre boite de crayons de cire à respirer à plein nez!

dimanche 28 juin 2015

Tranche de pluie

Il mouille à scieaux ou à verse si vous préférez. Pardon? Vous dites qu'il mouille à boire debout? Qu'il pleut des cordes? Vous avez raison, en vérité, je dirais même qu'il tombe des clous! Les anglais eux disent qu'il pleut des chats et des chiens. Au Pays-Bas, ce sont des briques qui tombent et en Belgique, des vaches! Nos Français utilisent même la jolie expression : pleuvoir comme vache qui pisse! Imaginez l'image...
Heureusement, ne dit-on pas qu'après... la pluie vient le beau temps!? (Bon, bon, elle était trop facile celle-là, je constate que vous n'êtes pas nés de la dernière pluie...) N'empêche qu'avoir le pouvoir de faire la pluie et le beau temps, je ferais apparaître dans le ciel le plus incroyable arc-en-ciel qui soit, histoire de faire briller les couleurs de cette victoire incroyable. Oui, il est bien vrai que cette fois-ci, l'Amour a gagné!

mercredi 24 juin 2015

Tranche de Lys

Soir de St-Jean, du monde partout! Le "band" joue avec un plaisir évident des vieilles tounes Québécoises, plusieurs que l'on connait par cœur, héritage accidentel de nos parents ou de nos grandes sœurs. L'atmosphère est à la fête, les allégeances politiques se tiennent tranquilles dans leurs coins. Ca sent la foule, les frites et la bière. Des enfants courent un peu partout en riant, des bâtons lumineux entre les mains. Le vent souffle fort par moment mais i...l ne fait pas froid; on dirait que Dame Nature l'a fait exprès pour ajouter de l'ambiance en faisant bouger les branches d'arbres qui comme par hasard, étaient déjà éclairées de mauve par un spot-light bien camouflé quelque part.
Je vois un homme marcher dans ma direction, il pousse son petit garçon dans une poussette; je l'observe, me demandant quelle est sa nationalité et s'il y a longtemps qu'il habite ici. Je réalise lorsqu'il passe à côté de moi, qu'il fredonne :"Le phoque en Alaska" avec le band ... Ca me fait sourire, c'est une bonne leçon pour moi.
Je tiens la main de mon chéri, une bière dans l'autre, je me déhanche sans gêne en chantant du Offenbach à pleins poumons. Je me sens bien. Dans ma mémoire, les soirs de St-Jean ressemblent toujours à ça, peu importe où l'on se trouve au Québec. Tellement de souvenirs me reviennent en mémoire en regardant cette foule et surtout, cette mer d'adolescents qui s'amusent... Ha oui! C'était bien agréable la St-Jean à Richmond "dans mon temps"! Nostalgie. Je me souviens.. N'est-ce pas le but?
BONNE FÊTE DU QUÉBEC TOUT LE MONDE!

Tranche de paternel

Être papa, c'est un choix. Je ne parle pas de semer la vie, ça, c'est le côté technique de la chose, le "boutte" facile si on veut. Être papa, c'est prendre la décision de se consacrer à quelqu'un d'autre, d'en faire sa priorité, le temps qu'il faudra. Être père, c'est aussi comprendre que chacun de nos gestes et paroles seront "copier-coller" par nos fils et correspondront à ce que nos filles accepteront de leurs futurs conjoints. Être père, c'est aimer... sans conditions, admirer la complicité avec leur mère, être présent à toutes les rencontres d'école, pratiques de musique, parties de hockey... Faire l'avion pour une autre bouchée, le cheval parce que c'est drôle, les repas parce que les estomacs ne sont pas très patients, les devoirs parce que c'est obligé par l'école (et peut-être utile...), le taxi parce que c'est important pour eux. Être papa, c'est aussi accepter de négocier pour SA voiture, devenir invisible par moment, se retenir de blesser sérieusement tout ceux qui leur font mal... Être papa, c'est aussi faire confiance, aimer et être fier à ne plus savoir comment se contenir, savoir les laisser prendre leur envol... Parce que ca aussi, ca fait partie du contrat. Être papa, c'est accepter d'apprendre et grandir avec nos enfants, c'est se voir dans leurs yeux, sentir qu'il y a des choses plus importantes que la carrière et l'argent. C'est donner un sens à sa vie.
Bonne fête des pères à vous tous qui avez fait ce choix! 

jeudi 4 juin 2015

Tranche de savon

Alors qu'un tiers de ma progéniture est déjà en Afrique depuis 5 jours, voilà qu'un autre tiers prenait ce matin la route de l'Ouest Canadien en destination de Revelstoke, Colombie-Britannique. Why? Pour joindre l'utile à l'agréable apparemment. On dirait bien qu'il n'y a pas d'utile à Drummondville et l'agréable, on en parle même pas. Le désir d'explorer le monde n'a de limites que ses propres rêves et on rêve rarement de sa cour arrière.
Donc, pendant qu...'Olivier se concentre sur le choc culturel et l'adaptation à la vie sans douche et eau chaude accessible, Alexandre peut encore sentir l'odeur de la maison dans ses narines et le parfum de son shampoing fraîchement appliqué. Ca ne saurait duré toutefois. Respire bien mon homme, tu verras vite que 4 personnes dans un même véhicule pendant 3 367 km, ca demande une bonne dose de patience et d'ouverture... Tes allergies saisonnières t'occasionnant un manque chronique d'odorat te seront probablement fort utiles pour une fois!
De son côté, Olivier a vite fait de découvrir que l'on peut prendre un bain dans un tout p'tit fond d'eau chauffé à même le poêle. La débrouillardise est de mise parfois pour assurer un minimum d'hygiène!
Si vous savez compter, vous aurez remarqué qu'il me reste tout de même un tiers de progéniture à la maison. Samuel reste donc derrière pour encore un mois, avant de décoller lui-même pour sa propre aventure. En attendant, c'est notre esclave personnel... Ha! Ha! Ha!
Hum... À bien y penser, c'est peut-être pour ça que notre marmaille voyage autant...! 

jeudi 9 avril 2015

Tranche de bronze

Je suis revenue du boulot un peu plus tard que d'habitude; j'étais un peu fatiguée mais je suis tout de même aller chercher le courrier dans la petite boîte aux lettres du bout de la rue. Il était temps, elle débordait. (Il faut vraiment que j'y aille plus souvent!) Parmi la pile de lettres et autres paperasseries qui s'y trouvait, une petite enveloppe beige, toute simple, se tenait là, bien tranquille. Elle n'était pas pour moi, elle était adressée à Monsieur Samuel Beaubien. Elle a tout de même attirée mon attention alors je l'ai regardé de plus près. La lettre venait de la rue Des Parlementaires à Québec... Je me suis retenue de l'ouvrir (j'aurais jamais fait ça mais c'est pas l'envie qui manquait, j'vous jure!) alors je l'ai déposé sur la table en attendant qu'il revienne du Cégep.
Il est finalement arrivé. Je lui ai immédiatement tendu l'enveloppe, retenant à peine mon excitation. Il a sourit, a prit tout son temps, la regardant sous tout ses angles, prenant même une p'tite photo... (De toute évidence, il savourait ce moment!) Il l'a finalement ouverte, l'a lu silencieusement, sans réaction. Je me suis penchée par dessus son épaule, incapable de soutenir l'attente plus longtemps. La lettre commençait par : "J'ai le très grand plaisir..." (J'me suis dit que c'était vraiment bon signe ça!) "... de vous informer que vous êtes récipiendaire de la Médaille du Lieutenant-gouverneur pour la jeunesse. Celle-ci reconnait votre remarquable engagement scolaire et communautaire."
Mon cœur a explosé de fierté! J'ai rattrapé les morceaux au vol (je sais bien que j'en aurai encore besoin avec ces trois garçons là!), j'ai retenue une petite larme, l'ai prit dans mes bras. Pur moment de bonheur.

lundi 6 avril 2015

Tranche de magie

Lorsque j'était toute petite, nous avions une tradition à Pâques. Très tôt, juste avant que le soleil ne se lève, ma grande sœur me réveillait doucement et nous partions à pied toutes les deux, sans faire de bruit, dans la pénombre du p'tit matin.
Il fallait d'abord descendre la grande côte puis traverser la route et ensuite marcher dans les champs et le boisé pour finalement atteindre notre destination. Je me souviens de la fraîcheur de l'air sur mes jou...es et du bruit de la neige qui craquait lorsque je marchais dessus avec mes petites bottes de pluie. Parfois, une légère vapeur s'échappait de nos bouches pour s'envoler dans le ciel aux teintes rosées. Les oiseaux, chantaient d'abord discrètement puis de plus en plus fort au fur et à mesure que nous avancions dans le bois.
Je me souviens aussi clairement du bruit que faisait le ruisseau qui coulait plus fort à ce moment de l'année, propulsé par la fonte des neiges. On pouvait l'entendre de loin, comme un vent qui souffle et plus on s'en approchait, plus le son était fort et cristallin. J'aimais bien marcher dans cette eau glacée et sentir le caoutchouc de mes bottes se resserrer sur mes pieds. Ma sœur, toujours vigilante, ne me lâchait pas des yeux, craignant que je perde pied. Il fallait se dépêcher car pour que notre eau soit de la véritable "eau de Pâques miraculeuse", il fallait la puiser avant que le soleil ne se lève. Nous revenions ensuite, éclairée par les premiers rayons du matin et nous rapportions notre récolte à ma mère, qui s'empressait de mettre le tout au réfrigérateur.
Je ne me souviens pas vraiment d'en avoir bu, ni de m'être questionnée sur les effets possibles de cette eau; je crois bien que j'avais déjà compris que c'était ce moment unique, partagé avec ma grande sœur, qui était magique!

lundi 2 mars 2015

Tranche de ouate

Elles ont parcouru plusieurs km et pigé des minutes précieuses dans leur horaire chargé à bloc pour se rendre à ce resto situé entre elles et moi. Des gens partout qui jasent, mangent, lisent tranquillement leur journal, des enfants qui rient, des odeurs de toutes sortes qui flottent dans l'air, de la vaisselle qui claque, la radio qui joue, des sons de motoneiges qui vont et viennent à l'extérieur (oui, oui, vous avez bien lu!), un met quelconque installé ...confortablement dans une assiette devant elles, un café qui monte la garde juste à côté et pourtant, en aucun moment, je n'ai senti leur attention se détourner de moi, de mes paroles et de mes silences... Leur regard chaleureux et intéressé, leur écoute patiente et empathique, leur soutien sans jugement, étaient à ma disposition, parce que j'en avais vraiment besoin.
Les amies sont de précieuses ouates dans un monde parfois un peu trop piquant... Merci.

vendredi 27 février 2015

Dernière tranche de coffre aux trésors

Ce fut un réveil digne de téléroman qui attendait Marie-Êve en ce froid samedi matin de février... Non, ce n'était pas sa vessie qui se manifestait, c'était bien Lucas qui avait fait cédé les derniers gonds du coffre aux trésors. Il faut bien l'admettre, ca avait le mérite d'être clair pour la suite des choses! Petite douche rapide pour la jeune maman, histoire de se sentir bien en attendant que les contractions se rapprochent, on rév...eille vite, vite le papa et hop, destination : l'hôpital.
Le "travail" se mit en mode: "pas de temps à perdre" très rapidement et notre jeune couple eu à peine le temps de s'installer et faire quelques pas dans le corridor que Lucas se fraya un chemin jusque dans les bras de sa mère. Considérant la vitesse et l'intensité du processus, il est clair qu'aucun coffre n'aurait été assez résistant pour le retenir de prendre sa place dans ce monde qui est maintenant le sien...
Mignon petit bonhomme au teint de pêche de sa mère et à la fière allure de son père, il porte le nom de Lucas Ronald. Son 2e prénom, Ronald, étant un clin d'œil à mon papa, je sais déjà qu'il sera fort et généreux. Son nom : Lucas, signifie : lumière et croyez-moi, il a su faire naître avec lui, un éclat bien particulier dans les yeux de sa mère, que ni la fatigue, les efforts de l'accouchement ou aucun autre obstacle de la vie ne saura éteindre. Jamais.
Bienvenue Lucas.

lundi 16 février 2015

Tranche de drapeau blanc

On ne se fréquente que très rarement et c'est parfait comme ça. En fait, ça faisait tellement longtemps depuis la dernière fois que j'avais un peu oublié de quoi il avait l'air... Il y a des choses comme ça dans la vie qui ne font pas partie de nos priorités. On se comprend.

Je ne l'ai donc pas reconnu tout de suite. Lorsque j'ai eu la puce à l'oreille toutefois, j'ai ...d'abord choisi de l'ignorer, espérant qu'il continuerait son chemin sans s'arrêter. Ca a fonctionné un moment mais inévitablement, je n'ai pu faire autrement que de lui faire face. Il était très discret au début mais voyant qu'il était démasqué, il a vite fait de sortir de sa cachette.

Je l'ai regardé droit dans les yeux, debout, forte; j'ai tenté de lui montrer qu'il ne me faisait pas peur... Ce ne fut pas suffisant. J'ai senti une faiblesse m'envahir, il en a profité. J'ai succombé rapidement, je n'étais clairement pas de taille.

Lorsque j'ai eu la force de le faire, j'ai mit le peu d'orgueil qu'il me restait de côté, j'ai sorti mon drapeau blanc, baissé la tête en signe de soumission et me suis avouée vaincue. Courte bataille mais combien éprouvante! Je le hais, dans tous les sens du mot, c'est viscéral.... Foutu virus de la G.A.S.T.R.O. !!!

Tranche de coffre aux trésors (4)

C'est à l'abri du froid glacial de février que tous se sont rassemblés pour le "baby shower" de Marie et son chéri. Le décor, d'un bleu de ciel d'été, était magnifique; l'atmosphère était à la fête et la ...jeunesse à l'honneur. Partout, des petites bedaines et de jolis minois d'enfants s'appropriaient tous les regards et sourires disponibles; ils étaient beaux à voir ces jeunes couples, partageant cette même réalité, l'aventure de devenir parents.
Se frayant un chemin parmi toute cette effervescence, notre petit couple à l'honneur rayonnait, le sourire aux lèvres et le regard plein de tendresse l'un pour l'autre. Marie était splendide dans sa petite robe bleue, volant doucement autour d'elle à chacun de ses pas, le bedon bien en évidence, la main installée en permanence dessus ou dessous, selon le besoin du moment.
Je l'ai regardé attentivement et j'ai pu voir qu'elle avait un p'tit quelque chose de différent, de changé. Son regard, habituellement doux et coquin à la fois, avait prit un air serein et surtout, maternel, dévoilant discrètement la mère derrière la femme. Elle était belle, encore plus que d'habitude.
Ils ont reçus plein de cadeaux, nos tourtereaux, mais ils ont surtout reçus une bonne dose d'Amour de tous ceux venus partager leur bonheur. Ils leur manque encore 2-3 trucs, bien-sûr, mais le plus important, le nid, est prêt et douillet à souhait. Le coffre peut s'ouvrir et nous dévoiler son trésor...

samedi 31 janvier 2015

Tranche de Patriotes

Ils portaient tous fièrement leurs chandails rouges, symbole d'un sentiment d'appartenance qui les unis. Ils avaient tous aussi le regard brouillé et la peine au fond du cœur, sentiment cette fois-ci partagé avec tou...s ceux qui étaient présents. J'ai rarement vu une église aussi pleine à craquer, sauf peut-être à la veille de Noël... J'ai encore moins souvent vu une église aussi pleine de beaux jeunes... Et définitivement jamais aussi pleine de joueurs de football! Les Patriotes de la Poudrière, vous connaissez? Si oui, vous connaissez sans nul doute Martin Charpentier. Le coach, le gardien de sécurité mais surtout, aux dires de tous ces jeunes, l'ami, le confident, le grand-frère, le modèle...

Il nous a quitté, trop tôt. Ce cœur, si grand, généreux, mille fois partagé, aura atteint son quota et tiré sa révérence. Ils se sont rassemblés, autant les anciens que les nouveaux, pour lui témoigner leur Amour, leur Admiration, leur Reconnaissance. Ils lui ont fait une haie d'honneur, à son arrivée et pour son dernier départ; ils ont témoignés du grand homme qu'il était, sur la différence qu'il a fait dans leur vie, sur le vide qu'il laissera derrière lui. Ils ont parlé de courage, de passion et de fierté, ils ont fait des "clins d'œil" que seuls eux et Martin pouvaient comprendre et ont lancé un dernier cri de ralliement, l'entourant, les coudes serrés, leurs larmes entremêlées. Ils étaient beaux à voir, ces jeunes, et sans s'en rendre compte, ils nous ont montré la face cachée de cet homme, si simple, discret, que peu de gens connaissaient mieux qu'eux.

Même si ce fut difficile, MERCI à vous tous d'avoir ouvert votre cœur et d'avoir partagé ce que Martin représentait pour vous. Vous êtes sa plus grande réussite et c'est à travers vous que sa mémoire perdurera...

jeudi 29 janvier 2015

Tranche de cpe : Le cadeau.

Me voilà assise par terre devant quelques enfants pendant qu'ils attendent sagement le retour de leur éducatrice; l'une d'entre eux, petite blondinette au regard coquin, me tend soudainement la main. Je lui tend rapidement la mienne, soucieuse de répondre à son besoin, quel qu'il soit. La voilà qui dépose sa main ouverte dans la mienne et la glisse doucement pour la ret...irer aussitôt. Je la regarde et constate qu'elle m'observe attentivement; je comprends vite que quelque chose m'a échappé. Je baisse les yeux... Je comprends. Une charmante "crotte de nez" verte et reluisante est confortablement installée dans la paume de ma main, gracieuseté de mademoiselle. Mon premier cadeau... J'adore ma job! 

mardi 27 janvier 2015

Tranche de soleil

Elle va mourir, il n'y a pas de doute là-dessus. Je sais, c'est cru mais c'est la vérité. Son cancer se la coule douce apparemment... Il prend de la place, toute la place. Oui, je le sais, c'est direct et choquant; mais c'est aussi cruel et injuste et par dessus tout, incroyablement triste. Il faut parfois dire les choses comme elles le sont...

Pourtant, quand je la regarde..., c'est la vie que je vois bien présente autour d'elle et en elle. Accueillante, souriante, pleine de vie, d'humour et d'esprit, sa personnalité taquine et sa nature "cool" sont toujours au rendez-vous; la maladie n'a pas trouvé le code d'accès pour ça! Il y avait bien longtemps que je ne l'avais vu mais oui, je la reconnais bien, c'est ma tante adorée, quelques couettes en moins.

Elle s'est installé dans un p'tit nid douillet, un endroit où l'on prend bien soin d'elle. Sa chambre est dorée de soleil et de sa grande fenêtre, on peut apercevoir le fleuve bien caché sous sa doudou de neige et de glace. Elle ne ferme jamais les stores, les rayons de soleil peuvent entrer et sortir à leur guise, ils sont toujours les bienvenues. Près de la fenêtre, un casse-tête à moitié fait, quelques objets personnels ici et là, des chaises confortables, un ordi tout près pour jouer et se changer les idées.
 
Elle me parle de sa vie, ses amours, ses amitiés, sa pêche, sa peinture, son p'tit frère adoré, le reste de sa famille si loin d'elle, sa maladie... Il y a tant de choses qui me reviennent en mémoire en l'écoutant et il y a tant de choses que je ne savais pas. Elle revient toujours au présent, c'est là qu'elle s'est installée me dit-elle, pour de bon. Je vois bien que c'est difficile; ses larmes coulent toutes seules et s'échouent sur son sourire. Contradiction. Combat. Je voudrais la serrer dans mes bras mais je n'ose pas. Je lui touche doucement la main.

Je retournerai la voir très bientôt. Ses stores seront toujours ouverts, son casse-tête un peu plus avancé, sa maladie aussi... Peut-être que sa famille se sera rapprochée, peut-être pas. Je sais qu'elle me sourira et que ses larmes aussi seront au rendez-vous. Je lui toucherai encore doucement la main, alliée dans son combat, jusqu'à ce que son soleil se couche...

dimanche 18 janvier 2015

Tranche de chicane

D'abord, les talons de bottes qui montent jusqu'au cou, ca claque sur un plancher d'église... Je n'y avais pas pensé! Je marche donc doucement sur le bout des pieds, appuyée sur mon chéri, comme un voleur qui se faufile "en douce". L'image est bonne car je dois bien l'avouer, je ne suis pas très à l'aise; les églises, c'est pas vraiment mon truc. Je n'ai rien contre elles tou...tefois, je veux que ce soit bien clair, c'est juste qu'à un moment de ma vie, le bon Dieu pis moi, on a eu une chicane... J'étais en colère après lui d'avoir emmené ma petite maman adorée. Voilà. Du haut de mes 18 ans, je l'avais déclaré "responsable" et même si avec du recul je comprends bien que c'était ma façon de vivre ma peine, nous ne nous sommes jamais vraiment réconcilié. On s'est bien croisé quelques fois, le temps d'un mariage, d'un baptême ou de funérailles, mais rien de plus. Bref, me voilà assise sur un banc d'église, sûre de rien mais constatant rapidement que je suis entourée de poils et de plumes... De quoi vous dites?? En fait, ce sont de coquettes vieilles dames, bien emmitouflées dans leurs chauds manteaux d'hiver. La cachette parfaite... Le bon Dieu ne me trouvera jamais ici.
Bien à l'abri dans ma jungle de fourrures, j'observe attentivement ce qui se passe autour de moi. De façon intéressante, c'est plutôt ce qui se passe à l'intérieur de moi qui finit par attirer mon attention. On dit bien que les églises sont des endroits propices au recueillement et à l'introspection, je me laisse donc aller vers ce voyage intérieur, sans résister. Aujourd'hui, c'est une petite famille que je suis venue soutenir dans ce qui est sans doute l'épreuve la plus difficile de leur vie : le deuil d'un des leurs. Je les observe. Ils sont assis tous les quatre un à côté de l'autre, bien collés par un lien plus fort que la mort. Mon cœur se serre, mes yeux se mouillent, l'impuissance vient me prendre doucement par la main. Je suis là pour eux mais je réalise vite que tout ceci m'amène ailleurs. Je me sens tout-à-coup ridicule avec mes vieilles rancunes; il est temps de faire la paix avec lui mais surtout avec moi. Étrangement, je me sens reconnaissante pour tout ce que la vie m'a donné jusqu'à maintenant. L'impuissance laisse ma main, la paix s'en empare immédiatement. La messe est finie, je me lève, un peu plus légère qu'à mon arrivée. Je quitte sans me retourner, bien consciente que je ne reviendrai pas ici avant un bon bout de temps. Les églises, ce n'est toujours pas mon truc. Je sais toutefois que la prochaine fois, je n'aurai pas besoin de poils et de plumes...

dimanche 11 janvier 2015

Tranche de bataille

Mon amie Marie se bat. Elle se bat quotidiennement avec elle-même et contre elle-même; c'est sa petite guerre personnelle et pourtant, elle n'a malheureusement rien d'unique. Ce n'est pas une bataille d'idées, ni une ...guerre de possessions ou encore moins un acte de vengeance envers quelques injustices et pourtant, c'est une question de vie ou de mort...
Pendant que les regards du monde se tournent vers la France, Marie se bat contre la maladie, sans éclat, sans attirer l'attention. Pendant que tous se soulèvent pour la liberté d'expression, elle continue, discrètement, sans se plaindre, à affronter son cancer.
Elle fait des blagues, Marie, comme si de rien n'était. Elle rit d'elle, de son manque d'énergie, de la poussière qui s'accumule sur son plancher alors qu'elle n'a plus la force et le goût de la ramasser... La sportive qu'elle est a dû mettre un frein à l'entraînement pour regarder passer le train qu'elle avait l'habitude de conduire. Assise sur son "pause" bien malgré elle, elle prend un jour à la fois, profitant des vraies choses, tel que le font toutes celles qui vivent de grandes épreuves. Elle est bien entourée Marie, elle a de la chance; elle récolte les fruits d'Amour et d'Amitié qu'elle a semé au fil des 59 dernières années. Ca sert à ca aussi la maladie : refaire son cercle social et ses priorités...
Il y a aussi Marie-Lynne dans la vie de Marie. Vous la connaissez tous cette petite fille, c'est le bébé tout mignon qui devenait tout émotif en écoutant la douce voix de sa maman qui chantait. Ce petit ange, c'est la petite fille de Marie et c'est aussi une des raisons qui la pousse à continuer, lui donne le désir de ne pas abandonner.... Il y a aussi Colin, Jakob, Tristan, Alain, Julie... et j'en passe. Quand Marie parle de se battre, c'est pour être avec eux encore longtemps. Il faut choisir nos batailles parait-il? Marie n'a pas choisit la sienne mais moi je le ferai. Je choisis de soutenir Marie, Lyne, Karine et toutes les autres... Non, je ne suis pas Charlie, je suis Marie ! 

vendredi 9 janvier 2015

Tranche de résolution

Le vrai terme est : stretching thérapeutique... Personnellement, j'appellerais plutôt ça de la torture infligée volontairement. Vous connaissez? Ca y est, j'vois un sourire qui se dessine doucement au coin de vos lèv...res... D'accord, je l'avoue, ca peut paraître un peu "élémentaire" pour ceux qui courent, sautent, nagent, pédalent, patinent ou dansent mais lorsqu'il s'agit de se remettre en forme, c'est un début non?
Imaginez moi, assise par terre dans un sous-sol d'église surchauffé, en position d'étirement de style Yoga... plus ou moins réussie... les dents serrées, les joues rouges, la sueur au front, me disant que c'est bon pour moi. Me répétant que c'est bon pour moi. Sans grande conviction. J'exagère à peine. Oui, je sais ce que vous pensez... Une autre victime d'une résolution du nouvel an! Vous avez raison.
Je me réveille ce matin, "raquée"; comment diable est-ce possible après s'être étiré pendant une heure??? Moi qui avait comme surnom "la planche à repasser" quand j'étais jeune à cause de ma souplesse légendaire, je dois vous avouer que ce sera un défi ce cours... Mais je ne lâcherai pas. Pas tout de suite du moins... Parce que c'est bon pour moi, c'est bon pour moi, pour moi.... moi.

samedi 3 janvier 2015

Tranche d'après...

Tranquille vous dites? On dirait que toute la maisonnée est sur "pause" en ce froid samedi matin de janvier. Après une semaine de "visites", c'est une pause bien appréciée. J'ai vu un "post" sur facebook qui disait que le Père-Noël et tous ses lutins se la coulaient douce quelque part en Jamaïque; je les comprends bien. Un p'tit break avant de recommencer la fabrication au gra...nd Nord.
Autour de moi trainent des plats de chocolats et de bonbons, les armoires sont pleines de chips et de desserts achetés en trop grandes quantités, vestiges de quelques festivités récentes. La tentation est plus que forte... On rationalise en se disant que ca arrive juste une fois par année, même si ce n'est pas vrai. Heureusement qu'il y a des restants de bouffe toutefois, ca donne un break les restants. C'est bien agréable quand on a des ados.
La maison est encore toute endimanchée; elle a fière allure avec ses belles décorations festives. Je ne lui dirai pas tout de suite que ce sera bientôt terminé; je la laisserai se pavaner encore un peu, elle le mérite bien.
Le chat est sorti de sa cachette; ca fait une semaine qu'on ne l'a pas vu. J'exagère un peu, évidemment, mais disons qu'il ne raffole pas de ces regroupements d'humains ou tous tendent la main dans l'espoir de le flatter un peu. Il en profite parfois, jamais bien longtemps. il repart comme il est arrivé, sans dire un mot et sans se retourner.
J'entends une alarme qui sonne au loin, son doux et diffus; elle vient de la chambre au sous-sol je crois. Royaume de l'aîné, qui est revenu au bercail le temps de reprendre son souffle entre deux sessions. Aucun mouvement toutefois; seulement une belle tentative de se réveiller à une heure raisonnable on dirait. Peut-être que je m'en mêlerai, peut-être pas.
Vallière chante "On va s'aimer encore" à la radio et je sais qu'il a bien raison. Dans quelques heures à peine, la vie reprendra son cours, sans décos, ni fla-fla, seules quelques résolutions prises avec un trop plein de bonne volonté seront encore là; certaines se feront un nid, d'autre iront rejoindre le Père-Noël et ses lutins.
Je pense encore à ce que je ferai de mon "après"... Ca ne dure pas longtemps un "après", à peine 2 ou 3 jours... Je dois donc me dépêcher de décider. Peut-être que je ne ferai rien de spécial finalement... Et puis après???