samedi 27 décembre 2014

Tranche de coffre aux trésors (3)

Sept mois déjà que le coffre à Marie est bien scellé; toujours impossible d'y pénétrer mais tout-aussi impossible de le cacher, le garder secret; le trésor prend de plus en plus de place, de toutes les f...açons dont il lui est possible de le faire.
Le joli petit bedon rond de Marie s'étire comme par enchantement, les vêtements s'ajustent presque comme par hasard et la vie s'installe comme par magie. Il impose ses goûts alimentaire, le petit trésor de Marie, la laissant à la merci d'ananas en conserve, jusqu'à ce qu'il jette son dévolu sur quelque chose de plus intéressant et laissant aussi au passage, quelques inconforts digestifs. Il aura vraiment tout prévu, le petit bébé de Marie; grâce à lui, elle marche doucement, la jeune maman, avec un léger mouvement de balancier, tout discret, comme si elle berçait déjà son enfant.
Une main est en permanence sur ce petit nid, geste d'Amour et de protection, geste de parent. Elle ne s'en rend pas toujours compte, c'est instinctif pour elle, comme dormir et manger; il fait de même, dès qu'il en l'occasion, le jeune papa. Il dépose sa grande main sur la sienne, celle qu'il ne peut plus s'empêcher de regarder, et si la place est libre, il la dépose directement sur le coffre aux trésors, le contact se faisant déjà entre ces deux porteurs de testostérone. Il est déjà bien éveillé, le mâle, le papa; le géniteur ayant depuis longtemps cédé sa place au guerrier, au protecteur, indiscutablement au garde à vous.
Premiers contacts avec le monde extérieur, à coups de pieds et de poings, petits coups de vie et de bonheur, de l'intérieur à l'extérieur, de lui à nous. Les gens tout autour s'en régale, préparant la venue de ce trésor comme le clan qui accueillait autrefois un des leurs. Petits tricots faits maison, peluches, pyjamas et petites bavettes presque trop cute pour être vomit dessus s'empilent déjà au pied des parents, offrandes de bienvenue à celui que l'on aime déjà.
Oui, il est encore bien scellé le coffre aux trésors de Marie mais on peut sentir qu'il ne le sera pas encore bien longtemps. La serrure s'agrandit, comme une ouverture sur le monde, comme un sourire d'enfant qui tend les bras...

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