mardi 27 janvier 2015

Tranche de soleil

Elle va mourir, il n'y a pas de doute là-dessus. Je sais, c'est cru mais c'est la vérité. Son cancer se la coule douce apparemment... Il prend de la place, toute la place. Oui, je le sais, c'est direct et choquant; mais c'est aussi cruel et injuste et par dessus tout, incroyablement triste. Il faut parfois dire les choses comme elles le sont...

Pourtant, quand je la regarde..., c'est la vie que je vois bien présente autour d'elle et en elle. Accueillante, souriante, pleine de vie, d'humour et d'esprit, sa personnalité taquine et sa nature "cool" sont toujours au rendez-vous; la maladie n'a pas trouvé le code d'accès pour ça! Il y avait bien longtemps que je ne l'avais vu mais oui, je la reconnais bien, c'est ma tante adorée, quelques couettes en moins.

Elle s'est installé dans un p'tit nid douillet, un endroit où l'on prend bien soin d'elle. Sa chambre est dorée de soleil et de sa grande fenêtre, on peut apercevoir le fleuve bien caché sous sa doudou de neige et de glace. Elle ne ferme jamais les stores, les rayons de soleil peuvent entrer et sortir à leur guise, ils sont toujours les bienvenues. Près de la fenêtre, un casse-tête à moitié fait, quelques objets personnels ici et là, des chaises confortables, un ordi tout près pour jouer et se changer les idées.
 
Elle me parle de sa vie, ses amours, ses amitiés, sa pêche, sa peinture, son p'tit frère adoré, le reste de sa famille si loin d'elle, sa maladie... Il y a tant de choses qui me reviennent en mémoire en l'écoutant et il y a tant de choses que je ne savais pas. Elle revient toujours au présent, c'est là qu'elle s'est installée me dit-elle, pour de bon. Je vois bien que c'est difficile; ses larmes coulent toutes seules et s'échouent sur son sourire. Contradiction. Combat. Je voudrais la serrer dans mes bras mais je n'ose pas. Je lui touche doucement la main.

Je retournerai la voir très bientôt. Ses stores seront toujours ouverts, son casse-tête un peu plus avancé, sa maladie aussi... Peut-être que sa famille se sera rapprochée, peut-être pas. Je sais qu'elle me sourira et que ses larmes aussi seront au rendez-vous. Je lui toucherai encore doucement la main, alliée dans son combat, jusqu'à ce que son soleil se couche...

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