dimanche 10 avril 2016

Bonheurs en pyjama

On m'a récemment demandé quel était l'un des mes plus beaux moments en famille. Bonne question n'est-ce pas? Je vous vois déjà en train de fouiller dans votre mémoire pour trouver le vôtre...
Après y avoir réfléchi un brin, je décide de poser la question à mon chéri, curieuse de savoir sa réponse. Le voyant prendre sa pose de réflexion, les yeux dans le passé, je m'installe et je l'observe, sans réaliser que ce faisant, je me connectais à lu...i, à nous, à ce fil invisible qui uni bien des vieux couples.
Il m'a finalement regardé et a sourit avec toute cette affection et cette tendresse que je lui connais bien et qui m'a fait craqué dès le début; je savais qu'il avait trouvé son moment. Je prends parole la première et je lui dis que pour moi, en fait, certains de mes plus beaux souvenirs correspondent à des moments fort simples, sans fla-fla, lorsque les boys étaient encore tout petits et que l'on devait voyager de nuit les 12 heures qui nous séparaient de nos familles. Avant que je n'ai le temps d'ajouter quoi que ce soit, je vois son sourire s'élargir d'un seul coup, ses yeux briller et lui d'ajouter qu'il pensait justement à ces mêmes moments!!!
Je le regarde, quand-même assez étonnée je dois dire et nous voilà en train de se partager des anecdotes sur toutes ces fois où nous nous sommes arrêtés en pleine nuit dans les seuls restos ouverts à l'époque, les Tim Hortons, pour permettre aux enfants de se dégourdir un peu et manger une bouchée et pour nous donner la chance de faire le plein de café, chauffer une bouteille de lait au passage et changer une autre couche... Je les vois encore courir partout entre les tables vides, en pyjamas, la suce au coin de la bouche et les cheveux ébouriffés, riant aux éclats sous les regards attendris des rares clients présents.
Moments de complicité, de tendresse, de bonheur. Bien-sûr, ce n'était pas toujours facile, il y avait aussi les crises de larmes, les incalculables dégats de toutes sortes et surtout, surtout, la fatique partagée. Non, il n'y avait pas d'aéroports, de plages magnifiques, de montagnes de cadeaux ou de gâteaux d'anniversaire, il n'y avait même rien d'extraordinaire ou de couteux; il n'y avait que nous cinq dans un contexte hors de l'ordinaire, avec seul l'amour que l'on ressent envers nos enfants pour nous garder réveillé et nous permettre d'apprécier ces moments et de s'en rappeler toutes ces années plus tard... Comme un souvenir commun, voyageant dans notre fil invisible.

Aucun commentaire:

Publier un commentaire